jeudi 15 avril 2010

Mélodie de l'âme


Quand la nuit solitaire entrouvre une fenêtre sur l'âme de braise, la musique très souvent attise ces chairs incandescentes, pour laisser naître ces flammes vacillantes et destructrices dont ces quelques mots de suie seront la seule trace visible au matin levant, quand tout sera fini, que tout sera dit, que les larmes auront coulées, mais que le cœur égaré, pour quelques heures sera apaisé.

Juste ces deux morceaux qui éclairent mon esprit enfumé par ces brouillards de doute, emmuré dans sa prison de chairs avides, qui pourtant n'ont aucun point commun, si ce n'est les émotions qui s'en dégage et finissent par m'ouvrir une petite porte vers mon écriture, seule échappatoire à la folie ordinaire.

Trouble intense qui m'emmène au loin, juste par-delà cet horizon aveugle, où mon regard se perd durant ces heures lunaires, silencieuses et venteuse, au royaume des soupirs, enfin j'existe.


Prendre le temps de humer l'air où s'entremêle ces odeurs de sueur et de ce parfum qui me rappel qu'il y a peu je n'étais pas seul, juste sur le son d'une ballade envoûtante et torturée, comme mon âme dans cet enchevêtrement de sentiments, dans cet univers de désirs inassouvis, mettre au bout de chaque phrase une émotion , un sentiment que chaque mot emportera jusqu'à la rétine accueillante et avide, jusqu'au fond des esprits malades et affamés.


S'apitoyer sur son sort quand les paroles mélodieuses viennent jusqu'à percer les protections souvenir de mon cœur , se recroqueviller sur ses états d'âme pour mieux les renvoyer vers le néant aux voûtes étoilées et menaçantes, comme si la douleur n'était qu'une vulgaire comète déchirant la nuit amante de ma vie, comme si pour seules preuves visibles ou illisibles, il ne restait que ces quelques lignes d'encre et de larmes pour exprimer mon indolente mélodie de l'âme.


Simplement fermer mes yeux endoloris, respirer la douceur et l'amertume de la nuit, et partir, sans rien brusquer, juste pour exister, hors de cette
geôle de chair, loin de ses barreaux de raison et de craintes, pour une fois de plus, verser ces quelques mots sur la page réceptacle, dont la pâleur originelle effraie et brûle tout mon être.
Se laisser porter par ces mélodies et revenir quand la dernière note s'évanouira, pour laisser l'âme, enfin, s'exprimer.

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