lundi 14 mars 2011

Circonférence d'un atome crochu




Au plus profond de la physique, dans les molécules anatomiques, le cœur battant, se débat, convulsions éphémères ou désuètes,  palpitations incontrôlables aux vœux louables ou inavouables, crise de tachycardie sentimentale ou gémissement d'angoisse d'un soupir agonisant.

Métaphysique aux liaisons sanguines, labyrinthe aux miroirs voilés ou fissurés, organe désorganisé au premier abord mais au rythme variable, enviable ou détestable, quand s'en vient l'étroit enlacement des questions aux réponses aléatoires, alouettes aux senteurs méditerranéennes donnant sur le balcon de l'Arlésienne, Juliette éperdue déjà aux oubliettes. 

Astronomie des sentiments morts ou évanouis dans la voûte céleste des rêves enfantins, astrologie des signes d'espoir aux désirs de chair éparses, l'atome s'accroche, s'étire, agrippant le moindre regard ou sourire, loin si loin de sa microscopique condition, emmuré, calfeutré dans cet espace vibrant aux contusions et cicatrices laides et douloureuses. 

Fission amante aux vibrations caresses, fusion passionnelle aux goûts de sel, la peau pour seul radar, l'âme pour unique gouvernail, tout semble si compliqué, déjà si compromis quand le désir en ébullition s'écoule le long de la gorge, frissonnant émoi parcourant les veines et veinules, canaux en ribambelles se jetant inconsciemment dans l'océan cœur. 

Odorat frénétique bouleversant l'ordre des choses, le cours du temps, d'un sanglot vers un rire, combustion de ces émotions qui pulsent la vie, tant bien que mal, vers ailleurs, ou ramènent vers là-bas, mélancolie de l'instant égaré,  mélodie d'un murmure au parfum estival, souvenir d'un bras amical ou d'un baiser affection, infection inguérissable. 

Anatomie d'une particule orpheline, aveugle aux gestes incertains, sourde à raison dans son réceptacle ardent, crocheter la serrure ou briser la vitre miroir, juste pour comprendre cette solitude assassine, simplicité d'une équation aux inconnues multiples et éparses, quand pourtant d'un mot, d'un regard, d'un baiser, la solution semble palpable, palpitante, exténuante. 

Circonférence d'une roue parcourant follement les contours de l'organe vital, brûlure de son passage entre la distance la séparant de son point d'arrivée et le poids de cette attente quand les soupirs compressent la cage thoracique, acide citrique ou lymphatique, peut importe, espoir que tout cela n'est pas vain, sans logique trigonométrique. 

Mathématique de l'amour, aux additions complexes au résultat approchant le nous, aux soustractions impitoyables et destructrices ne comptabilisant que le seul, aux multiplications ou soustractions illogiques changeant et avilissant cette rhétorique  déclamée dans toutes les langues, de l'âme sœur, fidèle songe de l'atome crochu. 

Alchimie aussi soudaine que mystérieuse, magie aux parfums sorcelleries quand dans l'éclair d'un battement, d'une pulsation en suspens, la science perd ses sens, atome bouillonnant qui d'un seul envol parcours cette longue distance à travers le vide immense de la vie, mais dans cet instant unique semble défier les lois de dame nature pour s'arrimer sur cet autre cœur aux battement si parfaits et si proches. 

Pressentiment de jours meilleurs, prémonition que demain sera un peu plus intense, un peu plus immense, tant que l'atome crochu s'épanouira dans la rosée des sentiments partagés, joie corollaire, bourgeonnante aux bouquets fleuris et aux senteurs douces et suaves, accueillant au matin levant le doux murmure de la bise au simple son d'une phrase ou de syllabes mélodieuses et harmonieuses aux mots amants.