dimanche 28 mars 2010

Que la Bête meure...


Il faut que la bête meure, par la lame affûtée de la plume aux mots acides et aux encres poisons, dans un dernier vers, une ultime rime hasardeuse.
Aligner quelques phrases quand les larmes troublent le regard, quand la musique vient une fois encore arracher un dernier souvenir et ne pas relever la main douloureuse avant d'avoir fini d'étaler les derniers ressentiments où, ici où là, une émotion viendra télescoper un regret, où un doux sourire sera noyé sous les sanglots nocturnes.


Se dire qu'il ni a plus d'autre choix, plus rien à éviter pour profaner le cœur sépulture en regardant le grand cahier écorné aux pages jaunies.

S'abreuver d'un dernier baiser oublié avant la dernière séparation, ne plus essayer de recoller les pièces du miroir reflet brisé par une ultime liaison improbable où il ne reste plus aucune trace de mon regard et soupirer une dernière fois pour entraver le silence inquisiteur


Refermer les yeux une fois la page noircie, juste pour se rappeler du chemin menant à la forêt aux arbres centenaire parés de ces cordes guirlandes, se balançant mollement au vent levant.

Surplomber le cimetière aux chats huant, s'élever juste pour s'échapper de la vie, comme pour mieux se protéger d'un ultime espoir et clore ses paupières pour que le passé une dernière fois vienne demander des comptes avec force et insistance et en rire a gorge déployée car le piège est déjà en place, la proie déjà entravée par le collet.


Et saisir la mort au vol avant qu'elle ne nous fauche...

jeudi 25 mars 2010

Jimmy, de l'autre côté.


Jimmy voudrait tant aller de l'autre côté, où se cache la vérité, les réponses à toutes ces questions.
Là où semble émerger la lune la nuit tombante, pour l'accompagner au milieu de ces ténèbres parfois suffocantes.

Il aimerait prendre la route étoilée pour le guider vers cet au-delà, pour que l'horizon suive ses pas et que son regard ne puisse plus jamais s'égarer.


Il y a dans cet endroit un dernier espoir, une ultime promesse, comme si tout avait déjà été écrit mais que certaines pages avaient été douloureusement arrachées.

Suivre à la lettre son testament imprimé par la déception et la trahison sur les veines de son corps, se déversant dans son cœur brisé et laissant s'échapper ces soupirs quand son lit se fait trop grand et ses draps trop froids.


Juste franchir ce pas, ce pas d'elle à lui, mais un grand pas, trop grand pour elle et qui a amené Jimmy là, nulle par au cœur de la nuit où il ni a personne pour partager ces instants lunaires où la passion frémissante court le long des trottoirs, coulant lentement et silencieusement comme ces fines gouttes de pluie sur les vitres de ses chambres vides.

D'un amour perdu à ces moments de solitude amantes mais tellement blessantes et trop peu considérées, il s'avance vers cet endroit dont il ne sais rien, mais au plus profond de lui, entre son cœur et dans son regard, il sait qu'il dois s'y rendre.


Jimmy part, il ne reviendra plus, comme un vieux souvenir déjà jaunit par tant d'amertume, seul son parfum attestera de sa présence passée.

Mais il sait pourtant que ces amours mortes ne sont pas les vraies douleurs qu'il ressent mais ces amours naissantes dont il ne sait que faire.

Ne plus aimer pour mieux se quitter, s'abandonner au risque de se perdre à jamais ?


Jimmy est perdu, follement épris de ces sensations connues mais incapable de s'y abandonner, voyant en ces émotions salvatrices un danger, impalpable mais pourtant bien présent, où tel un prédateur affamé se terre dans la pénombre, la prochaine déception, l'assassine désillusion ou la
cruelle trahison.

Jimmy n'a plus confiance, il ne peut s'accommoder de ce cœur réclamant incessamment une nouvelle histoire, une nouvelle chance de battre, mais ne peut le satisfaire bien qu'il le comprenne et partage ce désir.

Non Jimmy n'a plus confiance, en lui principalement, lui qui avait offert ses rêves et ses espoirs, ses lèvres et ses bras a cette fille et à quelques autres, mais qui ne lui apporté que douleur et incompréhension.

Il ne comprend pas pourquoi il doit rester seul, que ces filles tant aimées ne lui étaient pas destinées, seulement des passagères de la nuit ou de l'aube.

Seul comme à chaque fois, Jimmy s'en ai retourné vers ces nuits solitaires où le désir a fuit son regard brûlant, où la passion n'a laissé que de nombreuses cicatrices dans son cœur-cimetière.

Jimmy veut encore aimer, juste une fois, une dernière fois, juste pour ressentir ces émotions, pour se sentir exister dans le regard de l'autre, pour goutter au lèvres amantes et alléchantes d'une fille d'autrefois où de demain.

Mais surtout pour qu'il y est un lendemain dans sa vie, juste pour qu'au bout de la nuit, le matin ne soit plus son cruel ennemi, brisant son regard désemparé quand à ses côtés seul le vide immense lui impose sa dictature.


Jimmy est déjà à l'étroit dans son corps, prisonnier de cette enveloppe de chair et sang dont l'âme, telle un papillon, se heurte aux parois, ne lui offrant plus la moindre liberté, la moindre fenêtre pour voir que peut-être quelque part, ici ou ailleurs, une autre âme soupire en attendant sa venue.


Jimmy est parti de l'autre côté, là où il trouvera ses réponses, là où son âme jamais plus ne sera prisonnière, où jamais plus il ne devra cacher son regard triste mais encore empli de tellement de désir.
Cet endroit où ses larmes n'auront plus de mémoire, où ses soupirs seront un lointain souvenir.

Jimmy ne reviendra plus, ici il a déjà trop perdu, trop ouvert son cœur à tout vent pour ne récolter que ces vilaines cicatrices et ces images qui le pousse au milieu de nulle part la nuit venue.

La-bas de l'autre côté réside son ultime espoir, sa dernière chance de vivre encore, juste un peu, mais jamais plus seul, jamais plus sans un regard pour compléter le sien...

mardi 23 mars 2010

Nos heures chocolats



Au bord du précipice, juste près du point de non-retour, quand le vide happait nos sens
.
Il y avait ces instants uniques aux heures perdues, qui parfois ne duraient qu'un souffle
,
Juste la croisée de deux regards reflets, où aucun doute ou déception ne pouvaient s'immiscer
.
Précieux moments qui redonnaient un sens à cette vie dont le compte à rebours résonnait au loin
,
Où trop souvent rôdait le léthargique ennui, implacable bourreau broyant, écrasant, nos existences d'ailleurs

Ces heures égarées aux minutes échappées du grand sablier et qu'ensemble nous ramassions par un doux baiser
,
Comme si c'était là notre seule chance de survivre, notre dernier espoir de nous sentir enfin vivant malgré nous,

D'un frôlement, d'un sourire, d'une étreinte, nous repoussions l'échéance jusqu'au prochain matin brumeux


Quand tu me rejoignais au petit jour naissant, répandant les effluves de ton envoûtant parfum,

Je t’accueillais pour ce trop court instant délicieux, où tu effleurais délicatement mon visage sibyllin,

Enveloppant mes sens dans un bouquet florissant, m'envoyant ces vagues de désirs de Bruges ou d'Atlantique
.
Instant magique où rien d’autre n’existait, le monde sans fracas s'évanouissait dans nos yeux amants
,
Ni les craintes d'être découvert, ni la peur de ne plus retrouver nos chemins de retour vers le manque
,
Juste toi et moi, éperdu face à l'immensité de nos désirs et la pureté de nos sentiments à partager.
Comme si cet endroit si particuliers ne pouvait exister que dans nos songes aux galaxies étoilées,
Si loin du règne de la lune et pourtant sans subir les meurtrissures du jour aux contraintes blessantes.

Conserver précieusement cet instant où tu plongeais ton tendre et passionné regard en moi
,
Traversant les épines de chair, les aspérités aux contours cinglants et blessants de mon cœur
,
Pour t'envelopper dans mon âme cotonneuse, où le croyais-je, rien ne pouvais ainsi se blottir
.
Juste garder éternellement le goût de tes baisers chocolats quand tes lèvres douces affolantes

Devenaient une exquise prison dont je ne voulais pas me libérer, ni briser mes entraves de baiser
,
Se souvenir de chaque partie de ton corps découvertes par mes mains fiévreuses et trop fébriles
,
Ressentir jusqu'à refermer nos yeux sur les ardentes pulsions de ce feu qui nous consumait
,
Puis te regarder t'éloigner de moi en contemplant la sensualité des mouvements de ton corps

Revenir vers la réalité, l'âme affolée et la chair marquée par l'intensité de cette envoûtante étreinte,
Juste retoucher terre et ne pas se briser en milles particules de verre face a l'impact du choc
.
Puis très vite se remémorer ton visage, humer l'odeur de ton parfum qui recouvre mes mains orphelines
.
Compter les secondes qui nous séparaient, les siècles séparant nos prochaines retrouvailles
,
Envoyer une énième bouteille à la mer vers tes rivages lointains et regagner ce monde vide de toi
.
Puis écouter au loin le son de ta voix soyeuse et cristalline, qui par un formidable enchantement
,
Semblait éloigner d’un rire enfantin le pesant et douloureux chagrin que déjà l'horizon semblait dessiner
...
...Qui, par un matin pluvieux et venteux, viendra balayer par quelques larmes et regrets ces heures chocolats.

dimanche 21 mars 2010

J'attendais


J'attendais, je ne sais plus quoi et je ne sais plus pourquoi, mais j'attendais.
Seul sous la pluie automnale, je restais là seul, sans savoir pourquoi, ni depuis combien de temps.

Pas à pas j'avançais, sans savoir où j'allais ni si j'allais précisément quelque part.

Parfois je levais mes yeux vers le ciel, en espérant, en scrutant, mais sans savoir pourquoi.


Je rentrais la nuit tombée, sans autre chose à faire, juste revenir vers ici dans cette chambre froide.

Je me mettais derrière ma fenêtre, dehors il pleuvait toujours et je regardais le vide en pleurant doucement, sans savoir pourquoi, ni depuis combien de temps.

La vitre se couvrait de buée, m'enfermant dans cette petite pièce où je restais là, seul à me poser toutes ces questions mais qui ne pouvaient avoir aucune réponse tant elles n'avaient aucun sens.

Quand je me retournait, j'écoutai attentivement en fixant la porte, sans trop savoir pourquoi.


Je sortais de chez moi, marchant le long de ces trottoirs humide sans but précis, ni empressement particuliers mais pourtant il me semblait que c'était le mieux que j'avais à faire, juste sortir et marcher.

Quand je décidais de faire une halte, un peu perdu et l'âme essoufflée, sans trop comprendre pourquoi, la pluie avait fait son retour et cela ne me surprenait pas car elle est ma triste amie.


J'étais arrivé tout au bout de mon chemin, ne sachant plus d'où je venais et si le temps avait été long depuis mon départ, mais sans savoir pourquoi je sentais que tout cela avait été bien inutile.

Devais-je rebrousser chemin, mais pour repartir vers où, car j'étais perdu dans cette nuit sans étoile, sous ces cieux aux nuages pesant.

A quoi bon, j'étais là sous la pluie, au milieu de nulle part, la nuit tombée et je pleurais doucement, sans trop savoir pourquoi, ni depuis combien de temps.


Alors je me suis assis au bord du trottoir mouillé, les pieds dans le caniveau et le regard fixé sur les gravillons du bitume abîmé, sans comprendre ce que je faisais là, ni ce que je pouvais bien faire d'autre.

Quand j'ai relevé mon visage pour y accueillir ces perles de pluie, j'ai crut voir passer une ombre revêtue d'un parfum doux et délicat.

Sans savoir pourquoi, je me suis mis à sangloter, ni si c'était la chose à faire, mais je suis resté là et j'ai tendu ma main.


Les branches des arbres dansaient sur un air de triste et envoûtant qu'interprétait le vent.

Il avait sorti ses violons pour les encourager à ne surtout pas cesser leur mouvement lancinant.

Je ne voyais rien de cet étrange spectacle, les yeux fermés et la bouche entrouverte, le corps tendu vers une sensation désagréable et troublante, sans savoir pourquoi je faisais cela.


Ma main tendue vers le ciel, où la tempête chassait les longs nuages gris, je cherchais de quel rêve ce parfum c'était échappé et vers quel songe cette ombre s'en été allée, sans espérer parvenir à résoudre cette énigme, ni si cela pourrait satisfaire mon cœur en froid et m'aider à retrouver ces petits cailloux menant vers l'apaisement.


Je suis rentré, l'aube arrivait, comme toujours bien trop tôt, pour m'allonger sur mon lit, sans savoir si j'allais dormir et si tout cela avait encore un sens.

J'étais là, seul les yeux rivés au plafond, attendant je ne sais plus quoi, ni depuis combien de temps, ni pourquoi, mais pourtant j'attendais...


Je t'attendais, toi dont je ne me souviens déjà plus du visage, ni même si je te connaissais, je crois, je ne sais plus depuis quand, ni si cela en valait la peine mais je t'attendais car c'est la seule chose qu'il me restait à faire et que je pouvais encore espérer.

mercredi 17 mars 2010

Le pourquoi du comment de l'insomnie....et surtout l'inutilité d'une telle réflexion


Ne pas dormir la nuit, quel programme absolument merveilleux.
Non pas pour des raisons respectable comme une activité intéressante voir simplement sexuelle, mais tout simplement parce que l'insomnie est devenue une proche parente.

Incestueuse et fidèle, elle arrive dès que j'ai la présence d'esprit de me rappeler que je possède un lit.
Un grand lit, où parfois je me coince le pied dans les barreaux, ce qui est une expérience louable pour la recherche de "podologistosadistique" (ne cherchez pas ce mot il est à moi, le "ptit Robert "et moi étant en froid, c'est une longue histoire qu'il faudra que je vous raconte, il refuse de le reconnaître) où comment le pied et la cheville viennent soudainement vous rappeler leur existence même dans une position horizontale, ce qui reconnaissons le, est d'une inutilité plus qu'énervante...

Ainsi donc quand mes yeux rivés sur l'écran de mon ordi commencent légèrement à souffrir, apparition d'un gonflement suspect, jolie teinte rouge plutôt rosé et larmes salées stagnantes rendant la vison floue, mon esprit, oh combien dérangé, non pas par la folie hein (je ne suis pas fou, non je ne suis pas fou !!!), mais par d'incessants travaux qu'il entreprend sans aucune forme de consultation avec moi, je me décide enfin à rejoindre ma couette, où plutôt me glisser sous elle, très sensuel comme geste, si je vous assure, faudrait que vous assistiez à mon coucher pour vous en rendre compte.


Une fois passé ce premier cap, qui parfois s'avère surprenant quand mon pied, encore lui, vient s'accrocher à la dite couette, ce qui provoque une entrée pour le moins rapide et précipité, je me blottit bien dans mon lit, processus habituel en plusieurs étapes :


1/ Position de la tête sur la taie

2/ Toucher de repérage des barreaux du bas pour éviter certaines douleurs nocturnes

3/ Fermeture verticale des paupières (j'ai jamais essayé le contraire mais la peur de finir avec des yeux bridés et donc chacune de mes pupilles regarderaient de son côté m'effraye un peu, oui je suis un peu lâche, mais quand ça m'arrange !)

4/ Rotation partielle du corps sur la gauche jusqu'à ce que l'épaule est trouvée une stabilité acceptable.

5/ Puis action inverse (si vous n'arrivez pas à bien visualiser cette action primordiale, allongée vous et essayez, enfin sauf si vous lisez mon texte au volant de votre voiture, si vous tentez de rester en équilibre sur un câble au-dessus d'un précipice en le lisant ou même si essayez de passer inaperçu lors d'une soirée plutôt chiante (c'est souvent le cas, si si je vous assure, tout le monde fait semblant et la seule excitation présente est l'idée que l'heure du départ approche ), ne le tentez pas ou alors venez me le raconter ensuite !)


Ensuite deux choses peuvent arriver :


6a/ Endormissement (mais on s'en fout un peu car je ne suis guère pratiquant, tout juste croyant !)

6b/ Impossibilité de réussir cette sixième phase et donc insomnie, chouette ! (ça tombe bien vu le titre ou alors l'inutilité de mon texte serait encore plus criante, et ça dans les oreilles c'est fort désagréable !)


Au début, pas de panique, c'est juste que les premières phases ont été un peu trop vite réalisées et donc on reprend depuis le début.
Puis quand la première demi-heure passe et qu'à force de renouveler la procédure JMCEPJD (ben oui vous avez sûrement remarqué qu'aujourd'hui on ne cite plus les "dénomination" des titres et autres organismes et on se retrouve parfois face à de véritables énigmes et donc moi je l'ai appelé JMCEPJD : JeMeCoucheEtPuisJeDors), un phénomène pour le moins curieux intervient soudainement.
Une forme d'expiration de l'air se trouvant dans nos poumons (un bon conseil, toujours en conserver une petite quantité à l'intérieur car cela peut-être s'avérer être fort utile) projeté par la bouche, bruyamment (on se demande bien l'utilité car quand on dort seul personne ne nous entend s'époumoner dans l'espace.....nuit !) et plus communément appelé, soupir !

Parfois accompagné d'un très approprié "fais chier" voir pour les plus plaintifs "j'en ai marre" ou pour les impétueux de mouvements violents de certaines parties du corps (le pied lui n'oublie jamais de venir frapper les fameux barreaux a cette occasion !).
Et dès cet instant, dame insomnie va prendre bien soin de vous......un "youpi" serait malvenu car elle n'est pas notre amie, quoique...


Le plus intéressant est la faculté que possède le cerveau à encourager cette forme de nuit blanche (les miennes ne le sont pas , hein, ça pique trop les yeux !) en faisant remonter à la surface, de vieux souvenirs ou pensées du jours cruelles.
Comme pour se venger de l'impossibilité physique de s'endormir, il projette de formidables images qui viennent déranger l'estomac, humidifier les yeux (pourtant la fatigue s'en était déjà occupée mais bon, je dois avoir des yeux trop grands dont l'humidification nocturne requiert une activité conséquente) et finalement amplifie le phénomène dit "de soupirs inutiles" contrairement à ceux bien plus réjouissant et bienvenue lors d'une activité recensée comme sexuelle, seul ou en groupe (deux minimum hein....).


Y a truc inexplicable que je fais à chaque insomnie : je décortique mon plafond des yeux (moins épuisant qu'avec mes bras, bien trop court pour y parvenir de toute façon, surtout en position allongée).
Un plafond que je n'ai pas repeins depuis quatre ans et qui donc ne devrais pas changé d'aspect d'une nuit à l'autre.
Pourtant j'attache une application toute particulière a le regarder, comme un rituel pour mieux plonger dans une certaine forme d'exaspération qui ne fait qu'amplifier l'insomnie latente.


Bien énervé et après avoir perdu de nombreux litres d'air (pas liquide, c'est juste une expression scientifiquement prouvée !), détruit partiellement ma literie (pauvre couette....) je me relève, avec au choix de nombreuses activités nocturnes : fumer une cigarette, puis deux, puis trois, boire car probablement que l'humidification de mes yeux m'a déshydraté, forcément ensuite passage par les toilettes et la salle de bain (l'insomnie n'est pas un prétexte valable pour ne pas se laver les mains après un passage aux petits, moyens voir gros besoins !), aller sur le net embêter des gens, mais bien entendu au milieu de la nuit, eux ils dorment !!! (petit message personnel à mon cerveau qui me le fera payer, mais peu importe), visiter des sites tchèques, russes ou polonais où je ne comprends rien mais parfois le résultat est surprenant en cliquant sur des liens aux motifs pour le moins étranges.

Mais parfois l'activité proposée est bien plus intéressante, je parviens à écrire, des choses intimes dont j'espère tirer un livre un jour ou l'autre mais également certaines choses bien plus inutiles (la preuve !!!).

Et enfin, le jour se lève, mettant fin à l'insomnie, dont le principal avantage est l'économie faite d'un réveil hurlant une chanson désagréable et détestable pour nous souhaiter le bonjour.
A présent direction la douche, petit déjeuner et début d'une journée où chaque geste semblera pénible (c'est vrai ça le nombre de gestes pénibles que l'on produit même sans souffrir d'insomnie), nous mettant à l'épreuve à chaque instant (surtout si comme moi qui déjà en temps "normal" avez une proportion à la distraction et aux pensées éveillées développées) d'une chute, d'une porte dont le battant s'élance gaiement vers votre visage, une tasse chaude déversant un liquide bouillant sur vos lèvres, puis achevant sa course sur le sol et se brisant en mille morceaux, qu'il va falloir ensuite ramasser, en évitant de se cogner au coin la table en se relevant avec la balayette dans la main !


Et ainsi de suite, jusqu'à l'arrivée de la nuit, havre de paix pour ceux qui auront survécu à cette journée, où comme par enchantement la fatigue aura disparue, me projetant déjà vers une nouvelle nuit sans sommeil (mot dont j'ai appris la signification dans le ptit Larousse, cousin de l'autre).

mercredi 10 mars 2010

Derrière le reflet


Et si je regardais derrière moi, si je me retournais là, maintenant, que face au miroir j'évitais mon regard mais que mes yeux scrutent cette zone à peine visible, venant à distinguer une ombre, un voile à peine décelable.
Que pourrais-je y voir ?
Quels fantômes, quels démons seraient tapis dans ce recoins de ma mémoire ?

Un amour mort au chant d'amertume, une amitié perdue noyée dans cette Mer de Larme où pire encore, les regrets au mont éternel d'un fils n'ayant jamais su, pu,voulu combler ses parents, emportés dans les tourbillons immondes de la maladie ?

Derrière moi, hors de ma vue, mais avec cette étrange et troublante sensation d'être observé, vit ce monde intime, désincarné, aux visages changeant et aux doigts menaçant, sombres apparences d'une époque révolue mais dont la mise en terre n'a de cesse d'être repoussée.
Me suffirait-il de fermer les yeux, de détourner la tête pour ne plus ressentir cette attraction morbide, ce souffle chaud sur ma nuque qui me fait encore frémir, qui un peu plus m'entraîne vers ce déséquilibre dont chaque sens porte encore les stigmates.


Quand il ne reste que les mots pour aimer, que les maux pour exister, que peut-il advenir de l'envie quand le matin s'en vient caresser le bois usé des volets ?
Si la douleur n'engendre plus le plaisir et que le désir n'est plus qu'une longue maladie aux séquelles irréversibles, véritable dégénérescence qui s'immisce jusqu'aux moindres recoins, moindres fêlures de l'esprit et que toute cure semble n'être qu'un sevrage aux rechutes prévisibles, quel chance ai-je de survivre aux prochaines nuits ?


Il y a en moi cette chose qui lentement, sûrement, inexorablement, désagrège chaque particule liée aux pulsions passionnelles, qui étouffe, étend avec une forme de méticulosité insoutenable chaque braise, chaque étincelle sous un amas de peurs et de regrets, m'enveloppant dans une perpétuelle léthargie où je vois mon cœur s'enfoncer, s'ankyloser comme si tout était fini et que la gangrène affective s'étendait à présent au-delà des frontières du royaume de la chair.

Quel combat pourrais-je mener où la victoire semblerait douce et réconfortante ?
Dans quel regard miroir, les ombres s'effaceraient et il ni aurait rien d'autre que moi, muni de mes doutes mais avec mon âme à fleur de peau, récoltant avec précaution, se nourrissant avidement de la moindre émotion, là où pour une dernière bataille je pourrais enfin retirer mon masque et entendre raisonner la complainte victorieuse du clairon ?


Combat invisible au reflet de ce miroir qui ne me renvoie plus qu'une infime partie de moi, juste le contours grossier de ce qu'il semble rester de moi, ce visage au triste sourire que seule une larme vient troubler, où les déceptions ont fini par creuser de profonds sillons, déformant, défigurant mon regard, qui, par lassitude, n'ose plus s'aventurer vers l'autre, terre des rêves les plus fous et des aspirations les plus brûlantes.

samedi 6 mars 2010

Sans retour...



Juste écouter le silence, le chant du vent dans les arbres, la mélodie de cette pluie sur le bitume, le roulement de ces vagues déferlantes, puis fermer les yeux et écouter encore une fois cette symphonie de la mélancolie.

Rester immobile face à tant de beauté, pour se laisser charmer une dernière fois, se rappeler ce qu'il se cachait sous tant de désir, puis fermer les yeux et rester encore un peu là, juste pour pleurer encore une fois.


S'attarder le long de la route étoilée, les yeux brûlés par tant d'évidence, la poitrine opprimée par tant de retenue, les mains vidées par cette solitude, puis s'avancer aveuglement les bras tendus pour enlacer le néant.


Se dire qu'il y avait là une dernière promesse, juste une vérité douloureuse, comme une impuissance à s'abandonner sans crainte, et oublier ces mots qui dans leur élan pourraient entraîner cette fuite en avant.


Se retourner encore une fois, juste pour chercher un seul regard, comme un appel au travers du miroir, une main collée sur une vitre froide et se détourner avant que ces paupières ne se ferment sans moi.


Fixer l'horizon brumeux et indécis, pour essayer d'entrapercevoir l'arc-en-ciel aux pieds d'or, pour évaluer la distance qui me déchire le cœur et ne plus se poser de question, juste faire le premier pas.


Se délester de ces rires joyeux, de la moindre once d'espoir, des ces émotions tant aimées, pour que le voyage soit moins long, que la montagne ne s'éloigne pas encore cette fois et gravir avec légèreté les dernières marches vers l'oubli.


Se fondre dans les ténèbres humides, unique passager de la pluie, chevaucher l'éclair jusqu'au grondement, reprendre la folle course du vent puis n'être plus qu'un son, un parfum automnal, une trace infime sur les feuilles mortes.


Se laisser partir, laisser les ronces effacer le chemin, goûter à ces épines avides de ma chair, s'enfoncer dans le forêt éternelle, juste pour n'être plus qu'un triste souvenir et ne plus revenir, jamais.


S'interdire d'aimer une dernière fois, pour ne plus décevoir, laisser une chance à l'autre d'ignorer les tourments et les aspirations nocturnes, détourner son regard et se dire que c'est le seul choix.

Comme un dernier baiser


De l'Océan à la Terre, des étoiles au firmament, je décèle une ombre, sombre, inaccessible mais si intime pourtant.

Prisonnier emmuré dans mon esprit écartelé aux quatre vents , conquérant aux poings liés dont les chaînes se tendent imperceptiblement.

Il y avait là en moi cette violence, combustion de cette haine et de cette aigreur qui alimentait mon être, alourdissant mon cœur dangereusement.

Sensation de pouvoir de destruction infini, blasphème aux regards des uns ou désespoirs pour certains, j'étais à l'aube de mon dernier acte.

Derniers instants d'une vie malmenée, de ses sentiers boueux chaotiques aux pavés de ces avenues de gloire illusoire aux rêves éphémères et destructeurs.


Combien de nuits passées dans ces bras amants, parcourant ces corps insatiables, ces peaux aux merveilleux parfums et aux goût à jamais ancrés en moi ?
Combien de lèvres dévorées sur l'autel de mon désir incandescent, de bouches affolantes à combler entre gémissements et silences, de regard mi-clos entre jouissance et pudeur ?
Combien de mots murmurés quand l'aube s'acharnait à briser le mystère obscur de ma chambre, de plaisirs inavoués entre violence et tendresse aux traces lacérant mes souvenirs ?
Combien de nuits pour brûler ces toxines amenant la seule véritable paix à mes angoisses, donnant un sens à toutes ces interrogations faute de mieux, sans jamais pourtant me combler ?

Passions dévorantes et terrifiantes qui au matin surgissant n'apportaient que manque et m'affamaient un peu plus à chaque seconde de solitude..

Brûlure intense, tourment délicieux et destructeur qui d'une muse à une marquise entraînait mes désirs vers le vertige des sens.
De la sensualité à l'amertume la frontières ne fut jamais tracée sur aucune carte de mon cœur, balayant et détruisant toute logique.

Acide dans mes veines, poudres éternelles voletant dans mes poumons, c'est mon esprit troublé qui enfin trouva la seule issue fatale.


Addiction à cette chair malmenée, à ces rêves brumeux et à tout ce qui pouvait un peu plus me blesser, me déchirer, me rompre et m'enterrer loin de tout, loin de vous, loin de moi.

Destruction massive d'espoirs inutiles, de relations vouées à l'échec, de points de sutures instables sur la plaie ensanglantée de mon cœur, de songes enfantins si lourds à porter.
Se battre pour chaque seconde partagée, pour chaque mot prononcé, pour chaque idée énoncée, mais sans jamais remporter la moindre victoire, éternel perdant au regard de perle et de sel.


De la Lune à la Terre, des nuages à l'Océan, partir quand le monde à les yeux rivés vers demain, sans expliquer et sans hésiter, choisir juste le moment propice et enfin fermer mes yeux endoloris...