mardi 12 juillet 2011

My last Call of Ktulu



Quand l'alcool et les toxines consumaient mes veines et mon corps, sur ces tempos je me retrouvais enfin en paix, appaisé, sans corps, ni pudeur, juste une âme morcelée se brisant sur les sols et les paroies de la nuit.
Autre vie, autre univers...
I was a junkie boy babe.

J'avais besoin de sensations, d'aliénation, d'explosions, de déraison pour combler mon manque.
Destructions, déflagrations, attentats amants dans mes chairs affamées et scarifiées, sur ma peau frémissante
Le temps s'effritait, se décomposait, se putréfiait, abimant les tissus filandreux de mon coeur s'ébattant
Comme une tumeur à l'âme, elle gangrènait les sens jusqu'à annihiler toutelueur précise d'un pâle espoir
Sensation vertigineuse d'une chute dans l'abime des regrets aux sanglots silencieux et tenaces
Frénésie virale qui me poussait à bout, dans les dédales d'une autre vie rêvée, fantasmée, volée
Palpitation intense jusqu'à la morsure gout de sang et aux variations incontrolables qui me martelait
Vélocité d'un mouvement imperceptible, d'un battement claustrophobique qui me mettait à genoux, encore et encore.

Déesse amnésie tant désirée qui m'abandonnait quand l'inventaire cruel se dessinait dans mon esprit
Je voyais défiler chaque instant de ma vie comme une giffle cinglante, une cicatrice défigurant mon regard
Chaque seconde précieuse partagée n'était plus qu'un aiguillon s'enfonçant dans les chairs amantes
Chaque regard flamboyant n'était plus qu'une braise consummant la mémoire jusqu'à la folie
Chaque mot réconfort n'était  plus qu'une lame incisant toute compréhension jusqu'aux perpétuels doutes
Je voulais juste m'évader de la chair flasque, de la peau morte, de mon corps enchainé à la réalité
Je n'étais qu'une comète aveugle, aux émotions changeantes et instables jusqu'aux larmes acides
Pénétrant l'atmosphère de ces vies où je finissais ma course effrénée contre ces lèvres assassines.

Quand le silence se faisait, que seul je me retrouvais, il y avait cette mélodie au fond de moi
Comme un souffle désertique et glacial où au loin tonnait et grondait la tempête de rage en fusion
Je me battais pour contenir ces vagues d'amertumes où flottaient ces visages au sourire trahison
Machoire serée, poings fermés, je préférais m'en éloigner, reprenant ma course folle vers le néant
I was a junkie boy babe, avec ce besoin de cette autre illusoire au visage fuyant et qui pouvait me calmer
Il fallait que je meure, ashes to ashes, dust to dust, juste pour me réveiller, me dépasser, me réincarner
Renaitre encore une fois, chat de cimetière au corps de pierre et à l'âme de verre éperdu sous la lune
Tendre mes bras pour saisir cette chance hivernale quand novembre gerçait les lèvres mais enflammait le coeur.