mercredi 15 septembre 2010

Aux portes du Paradis





Fous sont ceux qui croient qu'atteindre le Paradis est aisé
Ce Paradis là qui n'existe qu'au fond de certains regards

Derrières ces portes de sel se cache un trésor inestimable

Reflet d'arc en ciel aux pieds reposant sur l'âme en éveil

Éphémère et lointain cet Eden aux plages de sels miroirs

Où le fou et le mendiant aux cœurs écarlates et vibrants

Viennent s'échouer sur les rivages de la froide solitude

Quand d'un battement leur envol est brisé aux larmes

Il faudra alors reprendre la route sans se retourner une dernière fois

Demain l'aube sera là, dissipant la brume matinale de l'horizon

Quand s'en reviendra la nuit, les étoiles au firmament me guideront

Mère Lune m'enveloppera tendrement et me contera cette histoire

Souvenir de ce jour où j'étais heureux, où j'existais dans ses yeux amants

Quand au fond de ce précieux regard le Paradis m'étais promis

Même si aujourd'hui, encore une fois, je dois détourner le mien

Car à présent les flammes de l'Enfer y dansent jusqu'aux cendres!

jeudi 9 septembre 2010

Conjuguer au passé (part One)




J'étais seul sur le seuil, fumant le regard vers le ciel étoilé
Je me demandais ce que tu faisais, juste là
,
Comment allais-tu vraiment au milieu de cette nuit
,
Avais-tu réussi à te séparer de moi, à me tuer
,
Dans ton cœur restait-il une trace, un stigmate de moi
,
Parfois quand tu es seule, tes yeux brillent-ils un peu plus
,
Est-ce mon visage que tu vois quand tu n'arrive pas à dormir
,
D'autres bras ont-ils déjà remplacés mes tendres étreintes
?

Je pensais à ces choses là, sans trop comprendre pourquoi

Juste peut-être parce que j'aurais aimé être encore en vie

Même l'espace d'un instant, juste une seconde dans tes pensées

Cela ne servirait à rien, mais j'avais besoin de croire à cela

Probablement pour ne pas être le seul à souffrir de l'absence

Même si à présent tu ne m'appartient plus, tu reste mienne

Dans la douleur que m'infligent ces souvenirs si insistants

Ces particules de bonheur envolées à jamais loin de nous.


J'ai essayé de te sortir de moi, d'effacer ton doux sourire

Ne plus me rappeler de ton regard, ni de tes baisers

Mais je n'ai réussi qu'à me retrouver encore un peu plus seul

Isolé dans ce monde fade aux lendemains désenchantés

J'ai vraiment voulu te garder, mais l'amour n'était pas suffisant

Tu devais déjà t'en aller, m'abandonnant sans autre choix

Me laissant là au milieu de cette nuit avec toutes ces questions.

A présent je souffre de devoir te conjuguer au passé, à jamais.

mardi 7 septembre 2010

Mes trois Muses




J'ai attrapé la vie, par hasard, par erreur, je n'avais rien à y faire mais je me suis accroché, désespérément, passionnément.
Moi l'usurpateur, le voleur d'instants gâchés, le perfide imitateur, profitant d'un égarement ou d'une hésitation amante.

Je n'étais rien et je me voyais si grand dans le regards de ces trois déesses, de la passion à la déception, je suis le coupable.

La sentence était inévitable, la torture inestimable, brisant, flétrissant mon cœur jusqu'à en extraire sa chaire putréfiée.

Lentement, inexorablement, quand mon masque se fissurait, quand ma voix se morcelait et que mes yeux se détournaient
.
Le monstre qui se terrait en moi, apparaissait soudainement, déstabilisant, repoussant au loin ces trois prêtresses sensuelles
.
Leur fuite pour seul échappatoire, m'abandonnant dans ces froides ténèbres d'où je n'aurais jamais du sortir, moi l'enfant lunaire
.
Lâche aux rêves absurdes, prisonnier d'une geôle de chair, égoïste aux jugements faciles, n'apportant que ces éphémères illusions.


A l'aube naissante ma destinée retrouvera la raison, de cette vie qui n'était pas mienne, je devrais rendre des comptes.
Il ni avait rien à gagner dans ce no man's land glacial où jamais mon cœur ne put s'embraser au firmament malgré mes combats
.
L'envie et l'espoir pour seuls armes à brandir, pas d'or, ni d'encens, ni de myrrhe pour combler les trois magiciennes
.
Je n'étais que le mendiant, que le lépreux, s'avançant masqué d'un sourire ou d'un regard, d'un baiser ou d'une caresse
.
Charmeur aux gesticulations inutiles, acteur, fabulateur, qui le temps d'un sortilège ou d'un triste sort sauvait les apparences.

La mort, l'usure et la peur vinrent sauver les trois muses, démasquant le funambule aux pieds vacillants que j'étais.

Quand l'ombre de ma dernière victime disparue derrière l'horizon de sa déception, il était temps pour moi de me rendre.

Recroquevillé dans ce cachot solitaire, je pouvais maintenant partir, mourir une dernière fois quand l'aube reviendrait


J'ai remonté l'allée de mes amours mortes menant jusqu'à l'échafaud, au milieu de ses regrets aiguisant déjà leurs longs couteaux.
Ils étaient affamés, prêt à se repaître de mon âme, lacérant encore mon cœur cimetière où les trois muses sommeillaient à jamais.

Trois destinées, trois voyages au cœur de la déraison, quand l'amour flamboyant s'éteignait dans les larmes et les cendres
.
Le bourreaux aux trois visages une dernière fois ma sourit, comme autrefois, comme hier et lentement s'est penché sur moi.

De ses lèvres tant aimées et si vite asséchées, il m'a embrassé en me chuchotant une fois de plus, une fois de trop : désolé.

Rester là, le corps penché, un ultime soubresaut comme pour extirper l'âme avant le dernier saut, la dernière danse.

Fermer ses yeux et revoir les muses aux sourires incandescents et se laisser aller à rire une ultime fois jusqu'aux sanglots.

Quand le couperet tombera, que le silence enfin viendra bercer mon corps, ma dette s'effacera, les muses à jamais j'oublierai.

samedi 4 septembre 2010

Mort danse dans ma nuit.




La mort danse dans ma nuit, rôde près de moi, hante mes lendemains, se glisse entre mes reins.
Je la sent toute proche, qui s'approche, au loin j'entends ces funestes cloches.
La mort danse dans ma nuit, rôde près de mon lit.

Toujours ces cloches au loin, "song" qui rythme mon destin, j'aperçois déjà la fin.

La mort hante mes lendemains, se glisse entre mes reins.

Dong, dong, toujours ce murmure, qui autour de moi brise ces murs, déracine ma vie et ce que j'endure.


La mort danse dans ma nuit, rôde autour de moi.

Électricité dans l'air, trop morbide mon atmosphère, si loin de moi je me perds.

La mort hante mes lendemain, se glisse entre mes reins.

Les ténèbres m'envahissent, mon âme vers l'oubli lentement glisse, jusqu'à la lie du calice.

La mort danse dans ma nuit, rôde autour de mon lit.

Trop tôt je m'en vais, j'ai trop vite oublié, a chaque amour son douloureux regret.

La mort hante mes lendemains, se glisse entre mes reins
.
Vers l'inconnu je pars, le regard vide dans mon lit, les veines ouvertes sur ma nuit.


La mort danse dans ma nuit, rôde près de moi, hante mes lendemains, se glisse entre mes reins.

La mort est dans ma nuit, dans mon lit, effaçant mes lendemains, me brisant les reins.

jeudi 2 septembre 2010

Ma sardine est une huile et moi je souffre de Pierrerichardisme...

Fouillant dans mon placard a provision (avec cette superbe réflexion de ma part, bien que inutile : faudra que je range c'est le bordel là-dedans !), je tombe nez à nez avec une boîte de sardines à l'huile.
Mets qui ne m'enchante guère, et immédiatement une question vient à mon esprit : que fait-elle là ? Pas la sardine hein , la boîte...car le poisson je présume n'a pas du se laisser enfermer avec gaieté de cœur, surtout après que l'on lui ai tranché la tête, éviscéré et noyé dans de l'huile bon marché ! pôve bête !


Que fait Brigitte Bardot (toujours pas morte ?), que fait la S.S.P.C.V.S.M.H (Société Secrète pour la Protection des Conditions de Vie de la Sardine en Milieu Hostile) ?

Trop de questions qui finalement n'arrangent pas ma faim, tenace et presque vindicative quand au choix des victuailles pouvant remédier à cette sensation.
Mon frigo étant vide et sauf miracle utile, sait-on jamais, si Bernadette (Soubirous hein, pas Chirac !) apparaissait entre mes yaourt, dont la date de péremption est déjà dépassée, et le pot de confiture à la fraise entamé avec un sac pleins de victuailles (avec ou sans auréole autour de sa tête, je n'ai pas de préférence). Mais comme cette dame a un certain penchant pour les grottes, mes espoirs sont assez minces....


Saisissant donc cette horrible boîte, je m'emploie à l'ouvrir avec une efficacité et une dextérité.......qui me sont totalement étrangères ! Car cette boîte est encore un ancien modèle : elle ne possède pas ces nouvelles ouvertures faciles, vous savez avec cette languette avec un trou ou mettre son doigt et qui donc facilite l'ouverture.

D'où son nom, ouverture facile (c'est bô ça hein, ces têtes pensantes qui ont durement cogitée pour trouver ce nom : ouverture facile), ouaaaaaaaaah (mot exprimant une certaine admiration, je le précise car je suis nul pour ce genre de chose et je n'essayerai même pas de vous faire le rire maléfique, que seule une personne de ma connaissance est capable de retranscrire avec une démence et une précision quasi Tyrannique !)

Sauf que si l'ouverture semble plus facile, le résultat souvent assez surprenant : après avoir introduit le doigt dans l'endroit prévu à cet effet, puis pris une belle inspiration, tirer fortement sur la languette.

Attention, remarque Ô combien importante : ne pas oublier de bloquer la boîte avec son autre main, ses cuisses ou ce que vous voudrez, sinon le doigt risque de subir une torsion assez peu compatible avec sa morphologie et la douleur risque de provoquer cette réaction, inutile et regrettable mais souvent pratiquée, que je nommerais :

L.C.B.R.C.M.P.R.L.B.V.L.S.T.E.R.V.D.D.A.J.F.N. (Lancer Convulsif de Boite Récalcitrante Contre Mur Pouvant Renvoyer Ladite Boite Vers son Lanceur, qui Surpris par la Tournure des Evènements Risque de Voir sa Douleur "Doigtale" s'Accompagner d'une Jolie Fracture "Nasale").


Mais ce que j'aime tout particulièrement dans ce nouveau système, c'est le moment où le couvercle se détache de la boîte et qu'il reste suspendu à votre doigt (si tout c'est bien passé.....) et que la boite bloquée, nous envoi un joli échantillon de son contenu sur nos vêtements (jeans pour le maintien entre les cuisse et t-shirt, chemise, pull pour le maintien manuel) .
Ma spécialité étant l'ouverture de raviolis aux légumes (très bons d'ailleurs et ne possédant pas le goût étrange voir suspect des classiques au bœuf. D'ailleurs comment réussissent-ils à faire entre un bœuf dans un aussi petit carré de pâte ? Suspect et étrange, non ?) revêtu d'un très saillant t-shirt, voir chemise, blanc (souvent que je viens d'enfiler quelques instants avant......le destin probablement. Où ma propension à oublier mes précédentes expériences désastreuses dans cette pratique).


Mais bon tout cela n'a vraiment aucun intérêt car ma boîte ne possède pas cette merveille du progrès (ben vi je l'ai dit tout en haut du paragraphe précédent, si vous suivez pas, ça va être pratique et comme je n'ai qu'une boîte de sardine, je pourrais pas recommencer plusieurs fois !).


Donc je me muni d'un ouvre boîte où tout du moins d'un "truc" long, possédant à une extrémité une sorte de trou oblong pour y glisser plusieurs doigt (ahah vous noterez la progression sensuelle de ce récit, quel taaaalent.....mais si enfin !) et à l'autre une fente pour introduire (gloups....nan pas le poisson mais l'onomatopée signifiant le régurgitation, mais je vous ai prévenu, je suis nul a ce jeu là!) la petite languette dépassant à peine de la boîte.

Une fois la fente et la languette bien en place, il suffit de tourner le poignet de votre main dont les doigts sont donc introduis dans le "truc" (ce sera le nom de cet affreux objet durant le reste du récit, surtout si c'est la dernière fois que je l'emploie et cela m'évitera tout propos salaces en référence à l'association totalement involontaire de ma part des termes "fente", "doigts" et "introduire"!
Désolée madame je n'avais pas vu que ceci vous appartenais.....comment ça encore ?
)

Voilà ce que je veux vous épargner !


Nan me remerciez, vous faire plaisir me procure tout autant de plaisir, si si je vous assure !) et tourner, tourner jusqu'à l'apparition progressive des sardines désirées (ou pas dans mon cas).
A noter que vous pouvez également procéder de façon inverse et tourner la boîte et non pas le "truc", mais le résultat, bien que similaire par la réussite de l'extraction du poisson, sera nettement moins agréable (sauf si dévorer des aliments à même le sol vous procure un certain plaisir où encore si vous êtes très proche de votre chat au point de partager certains aspect de sa vie).


Une fois donc que les sardines sont suffisamment apparente (petite touche personnelle : dès l'apparition d'une ouverture, je penche la boite afin de laisser l'huile s'écouler afin de ne pas l'ingurgiter, n'appréciant que fort peu ce liquide, mais effectuez cette opération au-dessus d'un évier et non assis sur un canapé ou un lit), au point de pouvoir les verser dans un récipient (généralement une assiette mais bon là c'est vous qui voyez), vous pouvez cesser vos mouvements du poignet (nan la je parle uniquement pour l'ouverture de la boite, vous n'êtes pas sensé pratiquer une autre activité d'ailleurs en lisant ce texte, dépravé va !).


Mais quand je pratique cette activité, reconnaissons le, assez peu excitante pour l'esprit, le mien s'en va gambader joyeusement ou pas d'ailleurs vers d'autres vertes prairies (vi comme un petit mouton ou un naturiste au cœur de l'été !) et délaisse totalement l'opération en cours.
Ce qui parfois a un résultat, très surprenant et plutôt fâcheux.

Quand la partie déroulée arrive en bout de course, si on poursuit le mouvement du poignet, cette dernière finie par se détacher de la boite, logiquement tenue de l'autre main fermement, provoquant une sorte de mouvement horizontal, projetant soudainement vos deux mains à deux extrémités opposées, avec passage à vive allure de la boite juste devant vous, avec un effet de haut en bas qui libère souvent un des occupants, le projetant inévitablement vers vous !


Un moment emprunt d'une rare poésie, où le poisson tout aussi surpris que vous (enfin je suppose, allez lire la surprise sur le visage d'une sardine étêtée.....pas évident hein ?) s'envole à travers les airs, ultime saut où se mêle la grâce et l'effroi (pour cela passez-vous cette scène au ralenti avec Henry Purcell - Music for the Funeral of Queen Mary en fond, morceau magnifique dont je peux en citer aisément le nom car une personne de grande qualité, la même qui maîtrise l'onomatopée maléfique, vi hein elle en sait des choses, m'en a appris récemment l'origine !
Donc une fois de plus je lui offre ma plus belle révérence mais en ayant posé avant ma boite sur la table afin d'éviter la réception d'un poisson huileux sur ma nuque), pour atterrir finalement sur mon t-shirt......blanc !


Et là, enfin (vous ne pensiez tout de même pas que ce texte était une ode à l'ouverture d'une boîte de sardine ?) nous arrivons au point crucial, le moment capital, le twist de la mort qui tue, l'instant qui justifie cette attente et la lecture de tout ce qui précède (faut avouer que parfois je suis un peu longuet avant d'arriver au point culminant, ce que généralement les filles semblaient apprécier, mais bon là n'est pas le sujet, que d'ailleurs je m'en vais vous révéler !
Comment ça où je m'en vais ???? Mais c'est une expression, je reste là pour vous le dire...pis avec un t-shirt blanc au doux parfum de poisson avec une tâche en son milieu, je risque pas d'aller bien loin.......des fois je me demande si je suis assez clair ? Mais bon avec toutes ces (), nan pas fentes mais parenthèses, pour suivre, hein , pas évident.....bon du coup où j'en était moi ? Ah oui......), cet incident à priori anodin, n'est que l'un des symptômes visibles de ma Pierrerichardite aigue plus connu sous le nom de :
Pierrerichardisme (bon à vrai dire je viens de l'inventer mais par soucis de clarté et afin d'apporter un côté scientifique à mon texte s'allongeant considérablement d'ailleurs) .

Une forme élevée de la maladresse pouvant parfois être considérée comme un art de vivre...

Souvent aux yeux des proches, voir pire ceux de parfaits inconnus (mais ces derniers restent souvent silencieux offrant pour les plus généreux un regard compatissant ou dédaigneux) , cette maladie est réprimée par des cris et autres mots doux (le choix étant assez vaste, je n'ai retenu que le très célèbre bien qu'un poil vulgaire "ah non là tu fais chier", le très répandu "y en a marre de tes conneries", le plus idiot "tu pourrais faire un peu attention", et l'étonnant mais pourtant possédant sa propre logique dans l'esprit du vociférateur "je peux pas compter sur toi").

Pour au final aboutir à une forme de méfiance permanente chez les autres, voir génératrice de moment de tension quand il vous vient à l'esprit de manipuler des objets fragiles (les enfants en bas âge est excellent également, évidemment en cas de maladresse, la fuite est plus que conseillée....nan je plaisante, glissez le bébé sous un tapis ou un meuble, personne le remarquera !), comme si la maladresse faisait de vous un être inférieur, voir souffrant d'une terrible infirmité !


Mais pourtant cette affection (afin de bien comprendre le sens perturbé de ce texte prendre en compte le terme médical et non amoureux.....rarement les gens sont enclins à vous porter leur affection après une de vos maladresses) possède quelques avantages, où dans mon cas un seul, mais toujours impressionnant quand je l'emploi de façon surprenante sous le regard médusé des "gens" (cherchez pas il ni a aucune allusion ici....quoique).


J'ai réussi à me munir d'une certaine faculté à rattraper de façon assez acrobatique certains objets malencontreusement, cognés par mon corps ou lâcher par inadvertance par mes mains, objet alors se précipitant immédiatement vers le sol avec pour double objectif :
1/ de se briser
2/ donner l'occasion aux autres de vous offrir certains mots inamicaux !
(je tenais à remercier monsieur Newton qui part sa découverte nous évites d'espérer que ledit objet va soudainement arrêter sa chute frénétique avant son atterrissage fatal !).


Ainsi j'ai pu sauver la vie à de nombreux verres, assiettes et autres objets, en les rattrapant avec mes mains ou plus impressionnant encore, en plaçant un pied entre l'objet et le sol au dernier instant.
Petite remarque concernant l'emploi de cette dernière méthode citée : ne jamais, jamais l'employer lorsqu'il s'agit d'un objet lourd (boulet de canon pour les marins du XIXe siècles si jamais un survivant lit ces quelques lignes ou boule de pétanque pour les vacanciers, et dans ce cas précis l'abus du port de sandalette est on ne peut plus fâcheux) ou tranchant (couteaux de bouchers à proscrire bien entendu), et dans le pire des cas les objets lourds et tranchant (hache, tronçonneuse allumée, voir lame de guillotine en action, mais bon dans ce dernier cas le simple fait d'être proche de la lame d'une guillotine en pleine action devrait plus vous inquiéter pour votre cou que votre pied).


Mais comme le réflexe ne possède aucune forme de réflexion (sauf devant un miroir, je sais c'est nul mais j'écris ce que je veux même des choses ridicules, mais bon ça vous l'aviez déjà remarqué), souvent la douleur, trop tardivement, vient vous rappeler le souvenir de ces bons conseils avisés.


Par-contre dans de nombreux cas, les réflexes n'ont aucune efficacité avérée. Parfois le Pierrerichardisme provoque une forme de crise convulsive dont le résultat est fort intéressant à disséquer tant le cheminement menant du début de la crise à sa fin (oui et heureusement qu'il y a toujours une fin, là par-contre certaines filles m'ont parfois fait savoir leur mécontentement concernant une fin trop rapide, mais encore une fois là n'est pas le sujet et au train où vont les choses c'est ce texte qui sera sans fin!).


Le plus bel exemple est celui de mon déshabillage dans ma chambre, souvent avant de me coucher (c'est mieux sans ses vêtements, cela permet entre autre de pouvoir remettre son jeans le lendemain sans avoir l'air d'un S.D.F (Sans Domicile Fixe pour les plus tordus d'entre vous et pas Sacré Dandy Festif ou autre Suceur De Figues).


Action répétitive, presque automatique ne demandant en fait qu'une très légère participation du cerveau (et hop je retourne gambader !), terreau propice à la maladresse de ce fait. Après avoir retiré avec succès mon t-shirt, je m'attaque à mon jean (prévoir de retirer ses chaussures en premier lieu, j'ai déjà omis ce petit détail et faire passer un 43 au travers d'une jambe de jeans n'est pas chose aisée, provoquant bien souvent un blocage plus qu'énervant et souvent amenant à de fâcheux incidents douloureux !).

Debout je baisse rapidement mon pantalon, puis levant la jambe pour la libérer de la toile qui la retient au niveau de la cheville, j'attrape donc mon pied avec mes deux mains et me retrouve dans l'inconfortable position de "cloche-pied". Cette opération ne doit pas prendre plus de quelques secondes, faute de quoi la perte d'équilibre survient !

Comme vous l'avez deviné, mon esprit gambadant joyeusement au milieu des vertes prairies (en évitant soigneusement de croiser le naturiste estival, sait-on jamais il est capable d'avoir une idée bizarre avec cette chaleur, le soleil et la nudité !) parfois le déroulement de cette action s'éternise et au lieu de reposer mon pied levé afin de résoudre l'équation concernant l'équilibre de mon corps vis à vis de la distance le séparant du sol, je conserve fermement mes mains autour de ma cheville et me lance alors dans une sorte de danse grotesque et incontrôlable, prenant de la vitesse au fur et à mesure que mes déplacements latéraux s'accentuent.

Pourtant je ne me trouve qu'à quelques centimètres de mon lit et il suffirait de laisser tomber mes fesses vers l'arrière pour m'asseoir et mettre fin à ce ridicule spectacle, fort heureusement sans aucun public.
Mais non, sans réelle explication, je continue à m'acharner sur ma cheville et le jeans qui la retient prisonnière comme si elle en était la priorité absolue.


Heureusement en bout de course se trouve mon armoire, qui soudainement vient frapper mon dos et dont l'effet de surprise provoque en moi une réaction douloureuse mais salvatrice car me repoussant vers le lit où enfin j'atterris, mais conservant mes mains sur mon jeans, comme si j'avais peur qu'il ne parvienne à s'échapper, pourtant objectif premier de toute cette opération.


Voilà une simple description (vi bon, un peu longue je vous l'accorde) à peine amplifiée de la vie d'un Pierrerichardiste.


Je vous passe mes aventures avec la boucle de ma ceinture qui un jour a fini plantée sur le sommet de mon crâne, la fois où en voulant rattraper un verre avec le pied je l'envoyait voler à travers la cuisine pour le faire passer par la fenêtre (événement bien réel et fort heureusement sans gravité car la fenêtre donnait sur la pelouse mais sauvetage réussi car ledit verre ne se brisa point !) où cette fois où je réussissais l'exploit d'anéantir mes efforts d'une matinée de rangement de mon classeur de cour, j'oubliais de refermer les petites boucles au centre en me dépêchant de sortir de ma salle de classe, voyant ainsi les feuilles se répandre dans la cage d'escalier de mon lycée.


Heureusement avec l'âge et l'expérience j'ai appris à vivre avec cette maladie même si souvent je m'offre une joyeuse rechute (dernièrement deux œufs voltigeurs ont bondis de mon frigo pour s'écraser sur mon jeans et presque chaque tasse de thé bu la nuit, je m'autorise une petite brûlure sur ma langue dès la première gorgée).


La vie de Pierrerichardiste n'est pas de tous repos, offre bien des inconvénient mais en y réfléchissant (après une aussi longue lecture ça va pas être facile hein ?
Bon aller vous suffit de lire je réfléchis à votre place et vous prie de ne pas avoir de pensée désobligeante concernant mon aptitude à vous remplacer, nan pas vous changer avec quelqu'un d'autre, je parle de....laissez c'est pas grave !), elle est peut-être tout simplement la partie visible du petit garçon qui vit encore en moi et qui jamais ne me quitteras...

Avec tout ça moi je n'ai plus trop envie de mes sardines......ça intéresse quelqu'un ?
Vous ne risquez rien la boite est déjà ouverte, sauf bien entendu si c'est moi qui fait le service...

mercredi 1 septembre 2010

Si demain n'existait pas...




Se défigurer le visage par un sourire, plaquer son regard au sol et ne prononcer que quelques mots, simples syllabes, juste pour rester caché.
Se détourner de soi, de toi, des autres, craindre chaque seconde comme si la vérité pouvait se dissimuler dans un reflet, juste là dans mes yeux trop scintillants quand le souvenir s'en revient me tourmenter.

Courber l'échine sous le poids des regrets, sous l'impact de l'absence, mais rester debout comme seul alibi pour ne pas s'effondrer, pour ne pas inquiéter inutilement.


Égrainer les heures, poussières de temps qui lacèrent mon esprit, quand je crois reconnaître tes pas où le son de ton rire, torture anodine brisant chacune de mes décisions.

De l'injustice au trépas, le chemin me semble encore si long, pourtant, parfois quand la nuit se fait trop froide sur mes draps, orphelins de nous, tout se mêle et se confond.

Continuer à vivre, sans but, sans raison, sans envie, automate de chair et de sang à l'âme éperdue portant ces stigmates, plaies ouvertes où s'abreuvent ces fantômes du passé.


Résister à l'appel du vide, gouffre qui s'éveille en moi et attire chaque parcelle de mon désir, chaque espoir naissant, juste pour que demain n'existe pas et que hier n'ai jamais eu lieu.

Se perdre dans les limbes infinies et cotonneuses de la mélancolie, où encore ton visage émergera malgré moi, en espérant que le chemin du retour sera encore là aux portes de l'aube.

Quand au loin, enfin, ces nuage sombres et menaçants s'abattront sur moi, que la pluie aura fini de me purifier, quand le vide à combler sera trop grand et trop douloureux, je pourrais m'en aller.

Simplement partir, se débarrasser de ce corps, trop lourd, refermer une dernière fois mes yeux, sur toi, sur hier et enfin me retrouver, feu follet dansant, âme éphémère.


Ultime prière pour ne plus repartir au front, requiem pour le cœur abîmé d'un enfant aux rêves trop grands que la vie a détruit trop souvent, complainte un peu illusoire d'un fils de Lune égaré.

Lever les yeux vers les cieux étoilés, quand le monde s'assoupit et que l'univers scintillant dans le silence s'évanouit, toucher les étoiles du bout des doigts et se dire : si seulement demain n'existait pas...