samedi 23 octobre 2010

Conjuguer au passé : part 2 - The Fall


Il est si difficile d'extraire un visage de son cœur
Si douloureux de renoncer à ces rêves entrapperçus
Résister à l'appel du vide, quand il ne reste plus rien
Juste cette immonde indifférence qui me met en ruine

Ce combat intérieur qui m'anime, moi le soldat sans armure
Somnambule au bord des hautes et ténébreuses falaises de la folie
Je franchissais le précipice les yeux clos, le cœur aux abois
Plongeant les bras écartés dans cette vertigineuse chute

Non tu ne me verras pas tomber, tu ne m'entendra pas crier
Même si tout s'effondre en moi, si mon gouffre intime m'aspire
Je n'ai plus aucune larme pour toi, juste un dernier sourire
Malgré ces souvenirs qui encore me brûlent et m'anéantissent

Il est loin le temps où encore je restais là à t'attendre
Quand je comptabilisais chaque seconde perdue sans toi
Tous ces instants à présent inutiles où il ni avait que toi, que toi
Mais tout cela me semble si loin maintenant et si injuste aussi

Tu ne sauras jamais le mal que tu m'as fait, et que tu me feras
Tu ne soupçonneras jamais les tortures que j'endure en te croisant
Mon visage est mort à présent, figé sur le désespoir et cette idée
Cette envie que je ne peux m'accorder et qui enfin me libérerais

Non tu ne me verras pas tomber, tu ne m'entendra pas pleurer
Même si mon âme brûle dans les flammes de cet enfer amant
Je n'ai plus aucun rêve pour toi, juste ce rictus douloureux
Malgré ces souvenirs qui me hantent et infectent mes pensées

Je ne t'offrirait aucune raison de me regarder, ni de me plaindre
Juste cette envie oppressante de m'en aller, loin de toi, de moi
Comme une envie d'incision, de pendaison, pour ne plus souffrir
Mais loin de ton regard, de ta pitié qui me briserait un peu plus

Je n'aurais pas du t'aimer, mais voilà je suis faible face à ces choses là
Je ne voulais que t'offrir le meilleur, était-ce si difficile à accepter ?
Pourquoi avoir fait de moi cette marionnette aux fils si fragiles ?
Je ne suis plus qu'un vieux jouet de porcelaine rangé dans ton placard affectif.

Non tu ne me verras pas tomber, tu ne m'entendras pas te supplier
Même si en moi tout est détruit, si je ne suis plus qu'un infirme amant
Je n'ai plus aucune envie pour toi, juste que tu sortes de mon esprit malade
Malgré ces sensations qui déchirent mon cœur et me poussent à bout.

Non tu ne me verras pas tomber, tu ne m'entendra pas crier
Même si tout s'effondre en moi, si cette dernière chute m'est fatale.

jeudi 21 octobre 2010

Un simple sursis


Il y avait là quelque chose de si précieux mais terriblement dangereux, comme un souvenir qui ne voulait pas mourir dans l'oubli, un illusion encore si palpable que chaque seconde qui s'éteint en conserve les stigmates.
Ces chaires viciées dans mon cœur, dont l'infection enfièvre encore mon âme, qu'il faut découper, inciser en espérant ne pas trop saigner, ne plus laisser ces sanglots m'étouffer quand la solitude me berce au cœur de ma vie.

Comme une amitié trop vite déchirée, un amour sans le moindre partage qui trop violemment s'est consumé.
Juste cette idée de plomb qui moleste mes nuits et rend mes réveils improbables tant mes yeux engourdis semblent ne plus vouloir regarder.
Juste comme un éternel refrain lancinant et engourdissant occultant tout sur son passage, m'empêchant d'oublier, de partir vers d'autres rivages incertains, sous d'autres cieux lunaires.

Quand arrive l'aube, que reviennent ces sensations et que je croise ce regard où jamais plus je n'existerais, il y a là comme une douce injustice, comme un appel du vide qui me tend ses bras froids et décharnés.
Dans l'émotion de ces instants brefs et soudains où seul mon cœur semblait battre plus fort, comme un dernier soupir, un dernier chant avant sa mise à mort certaine, je suis seul face à l'immensité qui sépare cette fille amante dans mon souvenir, orphelin face à ce passé oppressant, à cette réalité indifférente et tranchante.

Il est si dur d'accepter ces intenables tortures acides, coulant dans mes veines, s'évadant de mon regard vide, cette condamnation éternelle et répétitive, sans que pourtant le moindre jugement ne soit prononcé.
Sentence aux tourments permanents dont je ne peux m'échapper, seulement diluer la douleur dans ces enivrants poisons alcoolisés jusqu'à ce que la première larme soit versée, la première question énoncée.

Je n'étais pas aussi fort que je le paraissais, je n'étais que cet enfant de Lune aux songes insensés, comme si l'amour pouvait m'être accordé, le temps d'une romance, le temps d'une belle espérance.
Je n'étais qu'un passager de la pluie, qu'un voyageur à quai dont ont oubliait trop facilement que je ne pouvais endurer seul les affres de la vie quand dans le regard de l'autre je n'existais plus.

Au matin naissant et salissant mon âme désespérée par cette solitude assassine, j'entends au loin le chant sanguinaire du prédateur qui semble déjà avoir retrouvé ma trace malgré ma lâcheté, ma sincérité et ma timidité refoulée.
Je sais que je lui appartiens et ce depuis le premier jour, depuis mon premier soupir, comme si mon sursis ne tenait qu'a un simple regard, qu'à un simple baiser, mortel, venimeux qui consume trop souvent mes songes et mes réveils solitaires...

mardi 19 octobre 2010

Ma froide maîtresse


Quelle était belle ma froide maîtresse.... 
Avec ses grands yeux bruns, ses cheveux noirs et son sourire enfantin. 
Si douce et tendre quand elle m'enlaçait jusqu'aux derniers frissons de l'aube naissante 
Si brûlante quand elle plongeait son regard dans le mien pour m'offrir son vaste univers  
Si passionnée quand nos lèvres se déchiraient, effaçant le monde autours de notre baiser 
Si sensuelle et désirable quand nos corps dansaient lentement au rythme de nos envies 

Que je l'ai aimé cette froide maîtresse... 
Avec ses longs silences, ces soupirs amants et ces doux chuchotements. 
Si mystérieuse quand elle fixait l'horizon derrière moi avec ce regard perdu 
Tellement vivante quand nous nous retrouvions pour un instant volé à nos vies 
Si touchante avec ses doutes et ses interrogations quand ses yeux scintillaient un peu trop 
Tellement essentielle quand elle murmurait ces mots aux creux de mon oreille 

Qu'elle est cruelle ma froide maîtresse... 
Avec son absence prolongée, sa présence assassine et son ultime adieu 
Tellement loin de moi quand mes bras cherchent sa chaleur
Tellement étrangère quand mon regard parvient à frôler le sien 
Tellement  familière à présent qu'elle a retiré son masque d'amour 
Tellement effrayante quand elle plonge son souvenir au plus profond de moi 

Ma froide maîtresse m'appartient encore 
Connaissant toutes mes plus intimes faiblesses 
Arpentant déjà le long couloir de mes songes 
Se fardant et paradant au milieu de la nuit étoilé
Arrachant mon âme et morcelant mon cœur affaiblit 
Me plongeant dans le gouffre des immondes regrets 

Simplement parce que j'avais osé aimer une fois de trop 
S'amusant de mon sort, jouant avec mes derniers espoirs 
Comme pour mieux me briser d'une larme, d'un sanglot 
Prenant l'apparence de cette fille de l'aube brumeuse 
Mon ultime maîtresse, ma dernière erreur amante 
Avant que la froide guerrière de moi ne se repaisse.

jeudi 14 octobre 2010

Noirs désirs


Quand la nuit s'en reviens, comme une douleur, une pâleur, un émois, je ne crains plus rien, juste cette absence de toi et ces idées qui brûlent en moi, parfois.

L'orage gronde, le jour se fait pénombre, la nuit tombe au hasard des ruelles à vides, comme si tout cela n'avait plus aucune importance, chute aléatoire, sans gloire.

Qui avait-il au fond de ton regard, une lueur aux lumières d'espoir, une abîme aux brumes désespoir, m'étais-ce seulement destiné, moi l'écorché ?

Tourment, tempête, frappez mon visage, entraînez moi vers cet horizon indéfini et changeant, quand s'en viennent ces heures lunaires ou tout est entrelacé, plus qu'imparfait à présent.

Que faisais-je là au cœur de ces nuits mortes, brisant la solitude par un chant mélancolique, une danse pathétique, suis-je ce fou, dément aux idées sombres ?

L'atmosphère s'électrise, toujours les mêmes questions, les mêmes visions et les mêmes gens, comme avant, avant que la dernière échéance n'efface la faim, anémie, âme ennemie, mon amie.

Qui étais-tu, toi, muse aux gestes lents et sensuels, fantôme aux apparences aléatoires, bourreau aux caresses aiguisées, amante amnésique aux baisers poisons ?

M'abrutir, m'assourdir, m'enivrer, m'éloigner de la vérité pour ne pas sombrer, encore et encore, me dire que tout cela n'a pas d'importance, belle ignorance, indécence, magnificence, tout ça n'a pas de sens.

Que valais-je vraiment quand tout était dit, que ces bouches silences m'ignoraient et que je détournais mon regard pour souffrir un peu moins fort, pour espérer échapper à la tristesse du sort ?

Longue attente avant de s'envoler, avant de s'élancer dans ce gouffre intime où l'obscurité cache ce que l'on veux bien y enfouir, simple lâcheté passagère, dernier acte ou mensonge anodin ?

Quand plus rien ne semble avoir d'importance, les illusions éparpillées aux vents mauvais, la route était-elle moins longue ou pénible, me suffira-t-il d'une nouvelle aube pour tout oublier ou d'une nouvelle vie ?

Ces noirs désirs qui tiraillent mon âme morcelé, gravent leurs sillons sanglants, comme une oraison funèbre, dans mon cœur cimetière, juste dans cet endroit là où nous étions unis, moi un peu plus que toi assurément.

mardi 12 octobre 2010

Lueur éphémère




Je rentrais chez moi paisiblement en cet instant particulier où le soleil envoyait ces derniers rayons rougeoyant à la limite de l'horizon.

Ces minutes particulières ou la première étoile s'extirpait du sommeil, éclaireur des heures à venir, quand mère Lune retrouvait ma trace et venait à apparaître encore fébrilement dans le ciel, à peine visible mais je sentais sa présence réconfortante.

Moments précieux ou la marche du temps semblait ralentir, troublant l'atmosphère comme si certaines émotions prenaient soudainement une autre importance, que les regrets et les douleurs venaient à s'estomper, que l'âme parvenait à s'envoler vers ces cieux pastels et découvrait que le reste n'avait pas d'importance, que seul comptaient ces précieuses minutes, éphémères mais essentielles à sa survie.

Remontant la ruelle ou les vieux lampadaires venaient de s'allumer, le vent doucement parvenait à créer en moi ces sensations d'un autre temps, quand encore l'amour agitait mon cœur cimetière, quand la passion imprégnait ces pulsations folle au goût de manque et désir.

Je souriais comme si au bout de ce chemin, quelqu'un m'attendait, comme si j'allais retrouver un regard amant qui donnerait un sens à la prochaine aube.
Tout était illusoire et fragile en ces instants uniques qui s'évanouiraient pour mieux renaître demain, dans les yeux et le cœur des mendiants et des amputés de l'amour.

J'avais le sentiment que chaque minute qui s'écoulait dans cet univers au romantisme exacerbé, était un sursis précieux pour moi, une parenthèse salvatrice dans cette tempête de tourments bourreaux, même si je savais que, quand l'obscurité se ferait complétement, ces souvenirs assassins seraient là, pour une fois encore partager ma nuit solitaire.