vendredi 16 avril 2010

Comme un Ange


Il y a parfois au détours d'une vie de très rares personnes qui savent parler aux âmes les plus meurtries, les nourrissant d'un simple sourire, leur offrant une nouvelle chance au fond d'un regard et dont chaque geste est un habile et mystérieux mélange de sensualité et de tendresse.

Comme si d'un simple rire, une porte s'entrouvrait sur leur enfance, nous rappelant que le bonheur et la joie existent encore, malgré nos doutes et nos erreurs.


Dans leurs yeux il y a une vaste étendue sauvage et rassurante, où jamais on ne se perd, où nous vivons intensément comme si tout le reste n'existait plus, comme si là se trouvait la seule vérité, le véritable trésor que si longtemps nous avions bien inutilement cherché.


Quand leurs mots parviennent jusqu'à nous, leur douceur et leur pureté font s'envoler les dernières douleurs, les transformant en de formidables cortèges aux couleurs vives et chaudes , qu'ensemble nous regardons danser et parader, juste là quand nos corps se frôlent et se découvrent chaque fois, comme si la première et la dernière fois étaient unies à jamais.


Filles ou garçons que rien ne différencie mais qui pourtant ont ici où là, une infime particularité qui nous attire, nous envoûte, nous touchant jusqu'à ce que nos âmes retirent leur voile, juste pour qu'ils comprennent que c'est pour nous qu'ils sont là, seulement pour que nos jours aient enfin un sens, pour que nos bras protecteurs ne soient plus vides, que nos pensées ne s'envolent plus jusqu'à se consumer dans le néant des nuits solitaires.



Il y a parfois au détours des rencontres d'une nuit ou d'une aube de rares personnes qui enflamment nos esprits, poussent nos sens dans leur dernier retranchement, affamant un peu plus nos êtres de ces contacts tendres et violents, offrant leurs baisers comme un inestimable présent sur l'autel de divinités oubliées mères de chaque passion incandescente au goût de sel et aux parfums intimes.


Sur leurs lèvres affolantes comme une dernière prière, une dernière volonté, on se perd définitivement par delà l'horizon de la monotonie aux confins de la folie, pour une étreinte aux sensations suaves et humides, nectar des dieux de l'Olympe, qui fait fleurir dans leur bouche concupiscentes ces désirs en suspens, jusqu'au contours savoureux de la langue nous assèche l'âme de tout désespoir, irrigue notre cœur d'un fol espoir.


Ces moments où leurs mains palpent les chairs avec une infinie précaution, s'aventurant avec avidité et insistance sur le moindre renfort, le moindre interstice de nos corps réceptacles, nous électrisant, nous enflammant, nous consumant par ces caresses assassines et complices.


Quand leurs yeux clos et leur souffle court deviennent notre seul univers, les mots se font silence, il n'existe plus qu'une seule vérité, juste une addition de secondes éternelles, où chacune est la preuve irréfutable que la mort n'a pas encore jetée ses ailes sombres et froides sur nos âmes combattant à l'unisson.



Il y a parmi ces rares personnes qui remplissent la vie de petits riens, mais qui sont pourtant de véritables trésors et nous rappellent que chaque aube naissante n'est peut-être pas inutile, que chaque crépuscule est une nouvelle opportunité pour raviver les braises de ce qui faisait de nous des êtres meilleurs, juste des hommes aux cœurs avides et désespérés mais dont la sincérité était encore intacte, malgré les trahisons et les douleurs, comme si leur présence ravivait l'enfant et l'amant qui sommeillaient en nous, pour une minute ou une vie.


D'un sourire, d'un regard, d'un baiser, d'une caresse, jusqu'à moi tu es parvenue, m'enchaînant à ton image ou à ton souvenir, m'apportant le manque et le plaisir, la joie des retrouvailles intenses et des séparations douloureuses, m'offrant ces rêves ensoleillés où la tempête inévitable semble encore bien lointaine, me laissant goûter à ta peau goût chocolat et distillant ton doux parfum aux aurores boréales brûlant jusqu'à la folie mon âme de poète tourmenté...

Aucun commentaire: