mardi 27 avril 2010

Dear Mary




Rendors toi little Mary, il est encore trop tôt pour toi et déjà si tard pour moi
Ici il ni a plus que des ombres, juste quelques ruines aux volets grinçants,

Dans cette nuit froide tu ne pourras que te perdre, juste un peu plus

Il y a dans ces endroits à toi, à moi, une pénible malédiction

Murmurée par ces fantômes aux yeux aveugles et aux rires désespoir

Qui se repaissent de ces amours mortes et de ces amants esseulés

Qui ne parlent de nous qu'au passé décomposé, complainte trop usée

Gardes tes yeux clos pour que l'aube vienne brûler ce songe désabusé.


Je ne suis plus ici sweet Mary, mon âme de guerre lasse s'est fanée

Il ne reste que mon parfum entêtant frôlant ces tristes murs abîmés

Comme un dernier mot entaché de tant de regrets mon prénom s'effacera

Crois-moi, je n'étais qu'un simple voyageur parcourant l'horizon de ton regard

Je n'étais personne dans ces lendemains où nos deux corps s'éloignaient

Je n'étais rien quand la nuit venait à nous séparer malgré toi, malgré moi

Tôt ou tard il viendra à toi celui qui t'emmènera loin de la monotonie

Dans son regard tu te souviendras de moi l'écorché , mais je serais déjà si loin


Je t'ai aimé pretty Mary, follement, éperdument et cela m'a si vite consumé

Quand le manque venait à me saisir au cœur de ces longues nuits venteuses

Quand ton absence m'arrachait au sommeil pour me jeter ces vérités au visage

Derrière ce désir fou se cachait un monstre avide au doux nom d'amour

S'immisçant dans mon esprit, gravant ton prénom dans mon cœur brasier

Enflammant mes rêves de ces visions qui au matin levant me tuaient un peu plus

Ne me laissant aucun autre choix que celui qui à jamais m'a arraché à toi

Ces sentiments se mourraient, étouffés, écrasés par nos vies si compliquées


Apprends à dormir lovely Marry, jamais plus mes bras ne t'enlaceront

Mes lèvres ne viendront plus délicatement troubler tes grand yeux éperdus

Laisses tous ces instants s'envoler aux vents mauvais jusqu'aux cieux étoilés

Sèches tes larmes pour que la soif s'estompe balayant le goût de nos baisers

Aimer n'était pas assez pour survivre dans ce monde où nous n'étions jamais seul

Ensemble jamais nous n'étions deux, l'esprit toujours aux aguets quand la milice rodait

J'aurais essayé de tout mon cœur, de tout mon corps de rester tout contre toi

Mais la brûlure était insoutenable quand la réalité venait déchirer mon esprit amant


Oublies moi dear Mary, je n'avais rien à t'offrir, rien qui ne puisse résister au courant

Quand le fleuve de la vie venait nous entraîner vers ces rivages déjà occupés

Notre passion pourtant si forte n'était rien face à l'érosion de ses contraintes

Sur notre esquif les chutes se sont si vite rapprochées, nous noyant d'un long baiser

Tourbillons amants et déraisonné où chaque seconde un peu plus je t'aimais

Je ne pouvais plus contenir ce sentiment si grand, dévorant jusqu'au supplice ma raison

Certains se quittent dans l'indifférence, se lassent et s'ignorent pour mieux s'en aller

Moi je pars enseveli sous le chagrin, avec ces regrets souvenirs me damnant pour l'éternité

dimanche 25 avril 2010

The long road to Bruges





Le jour venait à peine de se lever que déjà les nuages cotonneux avaient pris position afin de ne pas laisser l'horizon rougeoyant venir troubler ce réveil trop matinal.
Un jour semblable à tant d'autres mais pourtant si différent à mes yeux.


Il était temps pour moi de retrouver mon âme amante, blottie au fond du regard de la princesse endormie que Baudoin Bras de Fer protégeant du haut de son château fort, dans une autre vie, quand les avides normands déjà rêvaient de cette cité assoupie.

J'allais enfin retrouver mes origines, celles du cœur, celles du trouble et des désirs.

Comme au premier jour où je tombais amoureux de cette belle flamande au doux regard de pierre et de canaux, ensorceleuse dont la magie s'abreuvait dans cette mer cousine de mon intime Atlantique.

Je ressentais encore pour elle cette folle passion , à peine oxydée par ces chaînes de déception et ces fers de turpitudes que la vie loin d'elle m'offrit durant notre séparation.

Retrouver cette désirable sorcière aux maléfices imperceptibles pour le commun des voyageurs, offrant ici ou là quelques chocolats onctueux et apaisants, mais dont la vraie puissance terrassait le cœur des poètes et des fous au regard d'horizon, quand la lune s'élevait au dessus des édifices du Béguinage et des murs du Couvent des Dominicaines.


Je retrouvais l'asphalte humide, l'esprit enfin libéré, moi l'esclave de cette vie où je n'étais rien, un complément imparfait, un compagnon occasionnel ou simplement je n'avais aucun endroit où trouver refuge, aucun regard qui ne puisse m'abriter assez longtemps pour enfin me sentir aimé, me dirigeant vers le nord, le long de ces avenues où chaque pas m'éloignait de mon passé, remodelait mon avenir vers cette destinée que trop longtemps j'avais voulu ignorer.


Repartir enfin vers ces rivages de sable et redescendre le long du bras de mer pour arriver sur les fortifications moyen-nageuse de la cité.
Dame amnésie de ses longs doigts venteux viendra m'accueillir et à jamais effacera mes souvenirs d'ici, m'offrant une fois encore l'opportunité de redevenir moi-même, arrachant et faisant tournoyer ce masque de clown blanc qui depuis trop longtemps entrave ma vue, qui si souvent me rendit invisible quand la douleur dévorait mon cœur et que seules les larmes solitaires avaient le goût âpre de la sincérité.
Je fuyais cet Enfer sans amour, ni partage, cet endroit où chaque seconde semblait annoncer la fin de chacune de mes histoires, pour rejoindre mon Paradis de douceur et de romantisme.


La route était longue jusque là-bas, le chemin toujours chaotique et semé d'embûches aux doux noms de passion et de rêves inaccessibles.

Je m'étais trop souvent égaré sur ces lèvres qui ne m'appartiendraient jamais, dans ces regards où il ni avait pas assez de place pour moi, dans ses bras trop petit pour contenir mes désirs et mes espoirs, auprès de filles qui ne m'étaient pas destinées.


Mon cœur, lui seul, se souvenait de l'endroit où fébrilement j'avais caché mon âme, une belle nuit de printemps quand pour la première fois mes yeux croisèrent ces étendues que seul le sommet du Beffroi pouvait offrir au fou que j'étais.

Dans cette terre d'asile pour les cœurs lépreux, les amants amputés aux solitudes silencieuses et douloureuses, ces amoureux égarés qui un soir partaient le regard troublé par les effluves de l'alcool et qui disparaissant à jamais dans la brume matinale, là où mes frères m'attendaient depuis tant d'années, je pouvais retrouver mes certitudes, redevenir celui que j'étais et que suis malgré moi, malgré vous.


Quand la procession du Saint-Sang aura lieu lors de la prochaine ascension, mon âme enfin retrouvera son réceptacle, mon corps enfin ne ressentira plus ce terrible vide, dévastant, brûlant, tout ce qui se présentait à lui, sans jamais en retirer la moindre émotion durable, sans jamais parvenir à concevoir que l'aube n'est pas une assassine aveugle mais peut offrir des réveils emplis de promesses.


Je pars me retrouver, loin d'ici, loin de vous, loin de tout ce qui pouvait encore me retenir, emportant dans mes valises ces regrets au mont éternel, ces erreurs qui m'empêchèrent de vraiment vous aimer et tous ces précieux regards qui l'espace d'un instant m'offrait la certitude qu'il y avait autre chose, autre part...
Juste près de la Place du Bourg, dans une maison aux murs épais et aux fenêtres ne laissant filtrer qu'un trait de lumière quand l'hiver se faisait trop froid ou la nuit trop sombre où sous un pont enjambant le canal, sur une frêle embarcation un nouvel amour naissait d'un baiser, de deux mains qui enfin se touchaient.


Elle est longue la route qui mène à Bruges, mais c'est la mienne.
Drapé dans ma solitude je ne fixe plus que l'horizon, à travers la voûte nuageuse mère Lune guide mes pas, me contant doucement ces histoires, de Charles le Chauve et de sa passion irraisonné pour sa tendre Judith, celle du
lac d'Amour où les Cygnes, le soir, viennent parader pour leurs belles, juste pour que le temps soit moins long et que je ne me perde plus en chemin.

J'aurais aimé vous emmener avec moi, juste l'une parmi vous, mais vous êtes trop rapidement sorties de ma vie, véritables comètes aux longues traînées de souvenirs dont le goût ne faisait qu'un peu plus me rappeler que je n'étais personne, que je n'étais jamais au bon endroit au bon
moment.

Mais à présent, j'avance l'esprit apaisé, car je sais où se trouve ma place et quand enfin j'aurais gravi les trois cent soixante six marches du beffroi, croisé les quarante sept cloches de son carillon, du haut de ses quatre vingt trois mètres, je serais chez moi et enfin pourront s'envoler ces larmes de joie, là-bas vers cette mer au goût d'Atlantique.

Sombre fou





Sombre fou me disait mon voisin, en me regardant avec dégoût, sot que tu es et saut que tu feras t'amèneront aux regrets.
Rien n'est réel, tout semble figé mais pourtant le monde avance, le temps détruit les rêves et la vie s'évade déjà de ton regard.
Que croyais tu trouver là-bas, que pensais-tu y découvrir ?

Les nuages jamais ne t'attendront et l'eau de pluie ne fera que ruisseler sur ton visage, gronde la tempête, éclate l'orage mais tu ne ramèneras rien de ce voyage au dehors.


Regarde tes mains, vois ces sillons et ces craquelures hideuses, quand le froid viendra s'emparer de toi, quand maître hiver sans pitié et sans distinction te brisera au cœur d'une nuit, que restera-t-il de tout cela ?

Il n'y a rien, tout est ici, crie, hurle, frappe, déchire, pleure, ri mais rien, ni personne ne viendra dans ton sommeil réparer ces erreurs.

Tu es des nôtres, âme flétrie, cœur asséché, regard effacé et peut importe celui que tu auras été, à présent ce n'est plus qu'un lointain souvenir, simple et pénible vague à l'âme qui brûle et consume chacune de tes secondes.


La liberté à pleine main jusqu'à en oublier sa préciosité, le désir et ces nombreux plaisirs pour compagnons de jeu sans que jamais tu ne réalise qu'il s'agissait là d'un cadeau inestimable, cette incroyable faculté à laisser faner ces fleurs de vie que tu cueillais à ta guise et pour ne rien garder, rien retenir, ni apprendre de ces heures lunaires quand tout semblait à ta portée.

Quels étaient tes démons, d'où venait cette lueur dans tes yeux quand tu volais tout là-haut dans ces sphères aux gémissements consentants, quand tu étais le seul maître à bord de ces instants aux limites imperceptibles, quand tous se pliaient, s'abandonnaient, se sublimaient, se trahissaient pour rester contre toi et que d'un geste, d'un regard tu parvenais à tes fins où la morale et la logique n'avaient aucun sésame.

Cette voie trouble, chaotique et irrationnelle t'aura conduit, ici, auprès de moi, l'infirme et le néfaste, comme si dans cette dernière nuit, il te restait encore du temps, une infime particule d'espoir se déchirant entre la compréhension et l'absolution.


Tu peux me maudire, me détester, me violenter mais cela ne changera rien à ce qui arrivera quand les premiers rayons frapperont cette vitre sale aux barreaux rouillés, quand résonnera en toi cet ultime regret, quand un dernier visage te reviendra à l'esprit et que tu prononceras un prénom dont tu n'avais pourtant plus le souvenir, il te faudra partir.

Tout est à présent terminé, rien ne sert de continuer à jouer, juste espérer que l'amnésie te frappera de son courroux au dernier instant et que tout semblera s'enfoncer dans les neiges éternelles, dans une brume cotonneuse, inodore et impalpable, juste pour que la traversée du fleuve ne te coûte pas plus d'une pièce, repoussant la cruelle douleur et l'immonde frayeur qui tentera de s'emparer de tes sens, brûlant ton esprit dans un cratère de larmes en fusion, noyant ton âme sous ces flots de braises incandescentes t'offrant là pour ultime supplice certains plaisirs autrefois connus.


Le silence se fit à nouveau entendre dans la pièce aux murs épais et dont la blancheur frappait mon visage comme une sangle aux flagellations trop appuyées.

Mon voisin avait disparu, sa leçon était dite, apprise à contre cœur par mon cerveau obnubilé par la folle course du temps et il n'y avait pas de réponse à offrir en échange d'un sursis, d'un dernier moment de grâce au parfum délicat de ces peaux amantes, au goût salé dont la rareté en faisait de véritables trésors, éphémères et tendrement dissimulés sous ces tissus précieux, dentelles du Puy ou soies d'Orient , qui autrefois étaient si souvent miennes.

Je referme mes yeux vers ces terres d'autrefois, laissant un dernier cri, une dernière larme ou un ultime rire pour signature quand il faudra remplir le marbre blanc ou le grès des Vosges mais je serais déjà loin des pleurs, des regrets et des interrogations, courant à travers ces nuages sombres aux pluies apaisantes, tournoyant gaiement dans les bourrasque du vent d'automne jusqu'à franchir l'horizon rougeoyant menant à ma terre d'ailleurs aux doux noms de Songes et Fantasme où enfin je pourrais m'asseoir et rire de cette ultime farce que seul mon corps au balancement peu seyant semblera ignorer, vestige d'une vie passée, d'un monde oublié, cellule à présent vide, sans le moindre prisonnier hurlant silencieusement.

vendredi 23 avril 2010

Nuit d'octobre





Drapée de sa robe pourpre passion mon âme s'enflamme de déraison, frôlant à chaque battement l'éloge de sa funeste oraison.
D'un regard, d'un parfum, elle en est l'esclave soumise et concupiscente, se sustentant de chaque émotion diffuse ou violemment émise, se voilant la face d'un masque d'impudeur au sourire trompeur.


Attisant ce feu de bois aérien et tournoyant où se mêle à la danse le Dieu Pan et ses muses insatiables, célébrant l'océan d'Atlantique aux écumes indécises et aux vagues attirantes d'où s'élève le plus pur des espoirs, le plus charnel des désir pour s'échouer sur ces nuits d'impostures.

Pourtant entre deux inspirations, s'aventure l'ombre d'un soupir, trace imperceptible et éphémère d'une attente trop insupportable que seule la nuit d'octobre au regards de ses lueurs blêmes semble comprendre.


Souffle de retenue au goût d'amertume, de regrets flagellant et de trahisons intimes où toute vérité appartient a la seconde agonisante, dont le souvenir enlace déjà les ténébreuses méandres de l'esprit.
Se fondre dans la voluptueuse décadence, au milieu de ces halètements et de ces murmures pour que le silence se fasse, même si la brûlure, ravivée par ces sels impurs se fera douloureuse quand les chairs se sépareront et que seules ces nuques s'offriront pour ultime adieu.

S'en aller enfin quand la pluie arrive, portée par ces nuages, fiers et indomptables dans le vent automnal, quand octobre s'en vient frapper aux fenêtres froides et endolories, s'étendant jusque sur la cime de ses arbres redéfinissant pour un temps, les palettes bariolées du tableau florissant et rougeoyant.

Rester là sous les larmes de pluie, le visage tourné vers ces cieux étoilés, dont parfois l'éclat transperce la voûte de coton nuageuse et défilant, offrant à dame Lune un court instant de réconfort, quand mes yeux embués et troublés par tant de fatigue, croisent enfin ses rayons insomniaques et amis.


Quand Morphée s'en viendra tambouriner à ma porte, mes paupières seront déjà closes, les yeux rivés vers l'oubli, vers l'horizon d'amertume et de chagrin où chaque amie aura rejoint son tombeau amant.
Enfiler ces perles de regrets pour que le précieux collier à l'éclat sombre et vénéneux, puisse serrer mon cou par une caresse brutale et excitante, dernier regard vers le vide où dansent déjà ces amitiés perdues.

Quand s'en reviendra la nuit d'octobre, dans les bras amants du vent automnal, mon corps s'abandonnera une dernière fois et dans une douce étreinte funeste mon âme chuchotera une dernière fois ces noms interdits de mon passé tourmenté, puis dans la froide solitude, s'en ira rejoindre la folle cavalcade des nuages, blottit au sein de la tempête, se fondant en chaque goutte de pluie, en chaque gémissement du vent nocturne.

Quand la nuit d'octobre sera là, une dernière fois j'oublierais le goût de ces insoutenables regrets, l'amertume de ces cruelles déceptions, pour partir le cœur léger, l'âme en paix....

mercredi 21 avril 2010

Maman m'a menti...




Il y a des nuits où le manque se fait cruel, l'absence douloureuse et du fond des entrailles s'enflamme cette rage silencieuse et grinçante.
Parfois au détour d'une heure creuse s'en vient frapper à ma mémoire un vieux souvenir, un doux regard trop tôt disparu, un sourire aux goût de
douceur.
Juste quand le moment semble apaisé, quand dame Lune veille sur moi et qu'il ni a que le vent pour continuer à jouer avec les arbres, s'en revient cette voix qui si longtemps guida mes pas.

Comme happé par mon passé, mon corps ne touche plus le sol, se déchire, se soumet, seul mon esprit reste ici, cloîtré dans cette nuit solitaire et retrouve ces regrets éternels profondément enterrés sous mon arbre de vie.


Face à toi je me retrouve, juste toi et moi, mes yeux plongeant dans ton triste regard que si souvent je croisais quand tu ne me voyais pas arriver, quand seule tu pensais être à l'abri dans ta bulle de regrets.

J'étais tout pour toi, ton univers, ta galaxie, jusqu'au sacrifice tu as accepté pour que le manque jamais ne vienne frapper à ma porte, pour que nous restions tous unis, pour notre bien, mais c'était me sous-estimer que de te voiler ainsi la face.

Longtemps j'ai gardé ces sensations au fond de moi, jamais je n'ai su ou voulu t'offrir ma vérité, celle d'un petit garçon joueur mais qui réalisait que tout cela n'était qu'un écran de fumée, que rien n'était vraiment réel.

J'avais tout ton amour, le sien si particuliers et qui m'effrayait parfois, mais le votre jamais ne prit place dans ma vie, il s'en était allé, loin de vous, si loin de moi, la tendresse, la votre, la notre ne suffisait pas à me rendre vraiment heureux.


En restant tu pensais réussir à me préserver, mais ce fut ta plus belle erreur, tu ne m'offris que cette culpabilité qui animait chacun de mes actes, ces baisers doux posés sur tes joues au gout de sel n'étaient que de tristes pardon que je t'offrais et ma façon à moi de te dire que je t'aimais malgré tout.

Grace à toi nous étions une famille, dans notre maison le printemps durant de nombreuses années vint réchauffer le grand salon, où si souvent tu te réfugiais pour cacher ta tristesse quand la voix de l'ogre paternel était emplie de reproches et que les portes claquaient si lourdement.


Comme si tu pouvais effacer ces instants de douleur, comme si l'amnésie était à ta portée, il te fallait retrouver un sourire afin de me rassurer et me dire que tout allait bien se passer, que cela n'était pas grave.

Dans tes bras je me blottissais et je pleurais trop souvent, non pas pour ces disputes de grands, mais tout simplement parce que je savais que tu n'étais pas heureuse, avec lui, à cause de moi et souvent j'ai espéré disparaître dans une sombre nuit à jamais, juste pour que tu puisse enfin t'enfuir sans te retourner.


Le temps s'est écoulé, prêt de toi je suis resté, les mensonges et la culpabilité sont devenus banalités, j'ai appris a détester cet homme qui ne savais pas te rendre heureuse, par égoïsme ou par habitude, il était juste ton époux mais trop rarement mon père.
Ces leçons que j'apprenais tout seul, sans que tu ne le sache vraiment, ont construit celui que je suis maintenant, ont façonné les murs de mon existence, m'ont inculqué le goût du sacrifice et de la souffrance silencieuse aux heures perdues.
Mais contrairement à toi, mon sacrifice n'entraîne personne avec moi, je suis seul dans ma chute, je n'ai pas vraiment eu le choix, je ne pouvais pas faire autrement pour goûter au bonheur aussi imparfait qu'il puisse être, je ne suis qu'une brindille portée par les vents, un passager de la pluie que l'on oublie après la tempête de passion et de désir.

Depuis ton départ, jamais plus je n'ai trouvé le moindre refuge, nulle part où aller quand les brûlures de la vie me consumaient, aucun regard apaisant juste pour me rassurer, personne qui veuille bien garder ma main dans la sienne, juste pour que la route soit moins longue, pour que je ne me perdes plus sur le long chemin menant vers cet amour tant désiré, depuis si longtemps.

Quand l'aube s'en vient sur ma vie, je suis seul avec tant de regrets et ce vide dans mon cœur, seul avec de trop nombreux souvenirs, seul avec toutes ces déceptions, seul comme avant mais sans toi pour me protéger, orphelin à jamais.


Quand tu nous a quitté après ces longs mois de terreur où tu combattais cette maladie, une dernière fois tu as essayé de me rassurer, ton dernier mensonge, alors que déjà la mort rôdait derrière tes paupières, ultime adieu, dernier sacrifice et le seul que je peux accepter même si tout comme toi je savais...


22/24 mai, deux jours  durant lesquels une vie s'étiole, s'effrite....se meurt.

dimanche 18 avril 2010

Vers le passage


Sous une pluie battante, les yeux rivés au trottoir, les poings serrés à en blanchir chaque phalange, un cri grondant comme une tempête salvatrice qui s'extirpe douloureusement de la gorge et s'élancer une nouvelle fois, une dernière fois...

Être là juste au mauvais moment, au mauvais endroit, trop tôt ou trop tard , entre deux attentes ou deux espérances mais hors du temps, à côté de la vie qui file sans s'intéresser un seul instant à ma condition.


Révolte, insoumission, rébellion, sans aucune hésitation je lève mon poing vers les cieux étoilés quand dame Lune s'en est allée, infime particule de mon univers, constellation de désirs assassinés par ces chimères, adoratrices du tyran organique décérébré aux valeurs immondes, je ne m'entache d'aucun compromis, aucun soupçon ou confiance partielle, d'un bloc indivisible ma volonté est sculptée par le rejet et l'amnésie partielle de certain compagnons d'autrefois.


Seul, égaré, éperdu, affamé j'entame mon ultime croisade contre les autres, les normaux et ceux qui se cachent au fond de ma nuit, profitant, abusant de mes faiblesses, de certaines de mes lâchetés pour en moi trouver un refuge quand l'orage vient à les surprendre, quand l'ennui vient à les cueillir au détours d'une vie, d'une perte ou d'une déception.


Compagnon de cellule de trop d'usurpateurs, de cœurs vagabonds aux brisures incertaines et aux âmes maquillées dont la noirceur et l'amertume afflue dans chacune de leur caresses, de leur baisers, de leur paroles, où le mot ami n'est qu'un leurre au doux parfum enivrant et aux saveurs cachant d'autres vérités, où l'instant partagé est lavé trop facilement par l'amnésie consentante.


Nuits de brouillard où il est si aisé de se perdre, d'en oublier la notion de temps au risque de se brûler quand les rayons déchireront l'aube, brûlant la rétine jusqu'aux tréfonds des secrets les mieux gardés, de fausser compagnie à toute forme de raison pour se briser douloureusement quand la compréhension aura rétablie les cruelles certitudes ennemies.


D'injustice en incompréhensions, j'avance le corps en première ligne, parant, esquivant, encaissant, apprenant encore et encore, l'âme enfouie, à l'abri, pour que les coups aux braises incandescentes et les confessions aux larmes acides ne troublent pas son obsessionnelle quête de partage, le cœur épris de naïves idéologies, de candides vénérations, flagellations intimes, punitions sordides aux faciès hideux, litanie aux intonations de sanglots ignorés et étouffés.


Il est si plaisant et si apaisant de s'en remettre à d'autres âmes Lunaires, sœurs de voyage vers l'ailleurs aux intenses émotions mais si vides à l'arrivée où la découverte ne sera qu'une nouvelle plaie intime car le monde insouciant et aux parures trop rutilantes à déjà pris place en la demeure, fouillant, souillant le sanctuaire, s'immisçant jusqu'au moindre fêlures, de la cave sépulture jusqu'au grenier aux pendus, ne laissant que de nouveaux regrets aux lacérations inévitables que l'esprit ne pourra, ne saura, ne voudra jamais reconstruire, rebâtir car tout ne sera alors que parodie et simulacre.


Quand le reflet du miroir se ternit, qu'il est devenu impossible de repasser de l'autre côté, il ne subsiste plus aucun espoir, plus aucune alternative, seulement prendre la main à ces estropiés, ces fous aux regards lucides et les serrer jusqu'à en savourer l'infinie solitude, se repaître de sa condition d'exilé pour au cas où un passage, une fissure se dissimulerait, ne jamais oublier que c'est ici ma place, au milieu de ces clowns blancs, de ces poètes aux relents alcoolisés dont chaque prose, chaque mot est une nouvelle leçon et que tout le reste n'a aucune valeur, aucune importance.


S'en reviendra la nuit et ses nuages de pluie, quand le vent viendra me souffler qu'il temps de partir, je laisserais encore ma tête se briser sur ces murs de trahison, pour libérer mon esprit de sa masse charnelle et offrir une sublime procession à mon âme loin de mon cœur cimetière.


Dernier acte, dernière notification seulement pour que le marbre soit entaché d'un doute ou d'une vérité trop ténébreuse pour être acceptable, je repartirais nu et sans rien emporter pour que le voyage dans les limbes soit léger et rapide, pour que l'embarcation ne chavire pas sur les remous du Styx menant vers ces horizons rougeoyants.

samedi 17 avril 2010

Juste un baiser

Je voudrais encore un baiser, pour pouvoir davantage t'aimer
Pour continuer avec toi à rêver, pour en toi une nouvelle fois m'abandonner

Seulement sentir tes lèvres se refermer, sur ma chair et ma bouche affamée

Sentir la douceur de tes seins tant aimés, et ta langue avide m'effleurer.


Juste un tendre baiser, où les yeux mi-clos je te prendrais

Éperdu entre sensualité et douleur, mais si proche du bonheur

Me perdre au fond de tes grands yeux, où jamais je ne serais mieux

Encore cette envie insatiable de t'embrasser, pulsion incessante de te caresser


Juste un ardent baiser, pour laisser nos sentiments exploser

Pousser tous nos brûlants désirs, bien plus loin que le plaisir

Sentir ton corps bouger contre le mien, jusqu'à me perdre entre tes reins

Jouir de ces éteintes enflammées, pour encore continuer à t'enlacer


Juste un baiser passionné, comme si c'était déjà le dernier

Balayant nos doutes et nos frayeurs, ouvrant nos sens sur ces ardeurs

Te laisser guider mon plaisir, pour me lacérer ou m'engloutir

Devenir pour une nuit, une vie, le maître de tes plus folles envies.


Je voudrais encore un baiser, parce que c'est ma façon de t'aimer

Quand nos peaux ont ce goût salé, que nos paroles sont étouffées

Que j'aperçois dans ton regard amant, cette lueur m'amenant au firmament

Et qu'il ne reste que cette seule vérité, ce n'est qu'avec toi que je peux me libérer.

Et pourtant...


Au matin blême j'ai enfin ouvert mes volets de bois.
Dehors la pluie balayait l'horizon comme pour effacer le paysage inanimé où la routine, figée dans son inutilité frustrante, guidait ces êtres livides dont les pensées jamais ne s'évaderont plus loin que le bout de ce trottoir abîmé.

Non rien n'a changé, le monde avance, la vie s'écoule et l'avenir fuit déjà l'horizon incertain et brumeux, loin de moi, sans moi spectateur désabusé de cette représentation répétitive et austère.

Rien n'a bougé et pourtant...


Revenir vers la vie, s'échapper de la nuit comme sortir d'un étrange et merveilleux rêve où tout semblait réel, où chaque mot avait sa propre valeur, chaque silence son intense signification et chaque seconde filait vers l'éternité laissant derrière elle une longue traînée invisible de merveilleux souvenir à peine effleurés, pour au final se retrouver là, comme un enfant au yeux encore rougis, cherchant un endroit où poser sa lourde tête mais ne trouver que la vitre froide et humide pour accueillir la déception et la tristesse.
Comme avant et pourtant...

Chercher une raison, rien qu'une pour regarder devant soi, se dire que tout est écrit dans le grand grimoire de la vie, que tout est perdu d'avance même si l'instant présent, parfois, vaut la peine d'être vécu, partagé et sublimé quitte à en payer un lourd tribut quand la page se tournera et que le dernier chapitre sera encore loin, bien trop loin pour espérer se perdre dans le labyrinthe de l'amnésie salvatrice.
Éternel recommencement tellement prévisible et pourtant...


Il va falloir encore creuser dans cette chair morte, ériger une nouvelle stèle, graver ce nom dont chaque lettre se consume encore dans la nuit et de temps en temps venir s'y recueillir pour ne pas oublier le visage de ce fantôme, le regard de cette douleur et le goût de ces regrets.

Quand les loups chanteront de languissantes mélodies, quand le vent dansera jusqu'à son dernier souffle, je serais là, accroupi, les yeux écarquillés comme pour essayer de voir le dernier cadavre ensevelit dans ce sol amant, seul face à ma désillusion, princesse aguichante et dont la fidélité m'a été maintes fois prouvée et pourtant...

Il y avait là-bas ce regard empli de tant de vie, ses lèvres aux désirs tumultueux et ce corps aux courbes affolantes de sensualité, juste une âme refuge où affronter l'avenir, petite graine de plaisir s'évadant du grand sablier mais s'évaporant au moindre doute, à la moindre absence.
Tendre les bras affamés et enlacer l'aube naissante dans ses yeux reflets, là où la passion et l'amour semble y puiser leur source d'espoir, comme si enfin chaque émotion avait un sens et chaque sensation sa justification, et pourtant...

Se lever au matin blême, sans but précis, sans raison apparente, simplement pour continuer, le corps brisé, l'âme un peu plus flétrie et le cœur cimetière un peu plus fleuri.
Voyageur sans destination aux bagages bien trop lourds, lapin fou poursuivant les secondes perdues, passager de la pluie aux larmes d'automne, je reste là à observer le miroir qui renvoi de moi cette image, cette vison, où rien ne semble avoir changé, et pourtant...

vendredi 16 avril 2010

Comme un Ange


Il y a parfois au détours d'une vie de très rares personnes qui savent parler aux âmes les plus meurtries, les nourrissant d'un simple sourire, leur offrant une nouvelle chance au fond d'un regard et dont chaque geste est un habile et mystérieux mélange de sensualité et de tendresse.

Comme si d'un simple rire, une porte s'entrouvrait sur leur enfance, nous rappelant que le bonheur et la joie existent encore, malgré nos doutes et nos erreurs.


Dans leurs yeux il y a une vaste étendue sauvage et rassurante, où jamais on ne se perd, où nous vivons intensément comme si tout le reste n'existait plus, comme si là se trouvait la seule vérité, le véritable trésor que si longtemps nous avions bien inutilement cherché.


Quand leurs mots parviennent jusqu'à nous, leur douceur et leur pureté font s'envoler les dernières douleurs, les transformant en de formidables cortèges aux couleurs vives et chaudes , qu'ensemble nous regardons danser et parader, juste là quand nos corps se frôlent et se découvrent chaque fois, comme si la première et la dernière fois étaient unies à jamais.


Filles ou garçons que rien ne différencie mais qui pourtant ont ici où là, une infime particularité qui nous attire, nous envoûte, nous touchant jusqu'à ce que nos âmes retirent leur voile, juste pour qu'ils comprennent que c'est pour nous qu'ils sont là, seulement pour que nos jours aient enfin un sens, pour que nos bras protecteurs ne soient plus vides, que nos pensées ne s'envolent plus jusqu'à se consumer dans le néant des nuits solitaires.



Il y a parfois au détours des rencontres d'une nuit ou d'une aube de rares personnes qui enflamment nos esprits, poussent nos sens dans leur dernier retranchement, affamant un peu plus nos êtres de ces contacts tendres et violents, offrant leurs baisers comme un inestimable présent sur l'autel de divinités oubliées mères de chaque passion incandescente au goût de sel et aux parfums intimes.


Sur leurs lèvres affolantes comme une dernière prière, une dernière volonté, on se perd définitivement par delà l'horizon de la monotonie aux confins de la folie, pour une étreinte aux sensations suaves et humides, nectar des dieux de l'Olympe, qui fait fleurir dans leur bouche concupiscentes ces désirs en suspens, jusqu'au contours savoureux de la langue nous assèche l'âme de tout désespoir, irrigue notre cœur d'un fol espoir.


Ces moments où leurs mains palpent les chairs avec une infinie précaution, s'aventurant avec avidité et insistance sur le moindre renfort, le moindre interstice de nos corps réceptacles, nous électrisant, nous enflammant, nous consumant par ces caresses assassines et complices.


Quand leurs yeux clos et leur souffle court deviennent notre seul univers, les mots se font silence, il n'existe plus qu'une seule vérité, juste une addition de secondes éternelles, où chacune est la preuve irréfutable que la mort n'a pas encore jetée ses ailes sombres et froides sur nos âmes combattant à l'unisson.



Il y a parmi ces rares personnes qui remplissent la vie de petits riens, mais qui sont pourtant de véritables trésors et nous rappellent que chaque aube naissante n'est peut-être pas inutile, que chaque crépuscule est une nouvelle opportunité pour raviver les braises de ce qui faisait de nous des êtres meilleurs, juste des hommes aux cœurs avides et désespérés mais dont la sincérité était encore intacte, malgré les trahisons et les douleurs, comme si leur présence ravivait l'enfant et l'amant qui sommeillaient en nous, pour une minute ou une vie.


D'un sourire, d'un regard, d'un baiser, d'une caresse, jusqu'à moi tu es parvenue, m'enchaînant à ton image ou à ton souvenir, m'apportant le manque et le plaisir, la joie des retrouvailles intenses et des séparations douloureuses, m'offrant ces rêves ensoleillés où la tempête inévitable semble encore bien lointaine, me laissant goûter à ta peau goût chocolat et distillant ton doux parfum aux aurores boréales brûlant jusqu'à la folie mon âme de poète tourmenté...

jeudi 15 avril 2010

Mélodie de l'âme


Quand la nuit solitaire entrouvre une fenêtre sur l'âme de braise, la musique très souvent attise ces chairs incandescentes, pour laisser naître ces flammes vacillantes et destructrices dont ces quelques mots de suie seront la seule trace visible au matin levant, quand tout sera fini, que tout sera dit, que les larmes auront coulées, mais que le cœur égaré, pour quelques heures sera apaisé.

Juste ces deux morceaux qui éclairent mon esprit enfumé par ces brouillards de doute, emmuré dans sa prison de chairs avides, qui pourtant n'ont aucun point commun, si ce n'est les émotions qui s'en dégage et finissent par m'ouvrir une petite porte vers mon écriture, seule échappatoire à la folie ordinaire.

Trouble intense qui m'emmène au loin, juste par-delà cet horizon aveugle, où mon regard se perd durant ces heures lunaires, silencieuses et venteuse, au royaume des soupirs, enfin j'existe.


Prendre le temps de humer l'air où s'entremêle ces odeurs de sueur et de ce parfum qui me rappel qu'il y a peu je n'étais pas seul, juste sur le son d'une ballade envoûtante et torturée, comme mon âme dans cet enchevêtrement de sentiments, dans cet univers de désirs inassouvis, mettre au bout de chaque phrase une émotion , un sentiment que chaque mot emportera jusqu'à la rétine accueillante et avide, jusqu'au fond des esprits malades et affamés.


S'apitoyer sur son sort quand les paroles mélodieuses viennent jusqu'à percer les protections souvenir de mon cœur , se recroqueviller sur ses états d'âme pour mieux les renvoyer vers le néant aux voûtes étoilées et menaçantes, comme si la douleur n'était qu'une vulgaire comète déchirant la nuit amante de ma vie, comme si pour seules preuves visibles ou illisibles, il ne restait que ces quelques lignes d'encre et de larmes pour exprimer mon indolente mélodie de l'âme.


Simplement fermer mes yeux endoloris, respirer la douceur et l'amertume de la nuit, et partir, sans rien brusquer, juste pour exister, hors de cette
geôle de chair, loin de ses barreaux de raison et de craintes, pour une fois de plus, verser ces quelques mots sur la page réceptacle, dont la pâleur originelle effraie et brûle tout mon être.
Se laisser porter par ces mélodies et revenir quand la dernière note s'évanouira, pour laisser l'âme, enfin, s'exprimer.

mercredi 14 avril 2010

Je pars...


Je pars, sans un mot, sans une nouvelle histoire, je ne reviendrais jamais, ici ou ailleurs je n'existe déjà plus dans ton regard.
Loin de toi, loin de moi je m'en vais, en gardant en moi ces images là, où ton sourire illuminait mes nuits, que tes mots se faisaient encore amants et que tes bras accueillants étaient le seul refuge, où quand le doute venait à me retrouver, je pouvais me cacher et m'endormir paisiblement.


Je pars avec cette odeur de toi qui à présent est mienne, recouvrant ma peau comme une toile invisible que tu aurais tissée, toi femme-araignée qui d'un long baiser m'a injecté ce terrible poison au goût de passion et qui, quand ton absence se faisait trop cruelle, me poussait dans les ruelles sombres où jamais tu ne te trouvais.

Je fuis emportant avec moi, comme un inestimable trésor, le souvenir de ses nuits où sur ton corps je jouait la plus intime des partitions, composant une véritable ode dédiée au désir, gouttant chaque partie de toi comme un met infiniment précieux, remontant le long de tes jambes soyeuses jusqu'aux confins de ton plaisir , mais sans rien brusquer, m'attardant ici et là, suivant ce doux chemin des rondeurs de ton ventre au passage étroit et d'une douceur enivrante entre tes seins, juste pour arriver à perdre haleine sur tes lèvres assassines.

Je fuis, sans me retourner, pour ne rien troubler, ne rien gâcher, comme si la moindre hésitation pourrait me faire défaillir, anéantir mes ultimes espérances, noires et maladives, mais miennes.

Souviens toi quelques fois de moi, quand la nuit vient s'étendre au près de toi, que le vent joue tendrement avec tes cheveux ou quand ton doux visage collé à la vitre regarde tristement la pluie ruisseler sur ta vie amante.

Je serais là, quelque part au milieu des éléments, le regard triste, le cœur lourd, mais libre.

dimanche 11 avril 2010

Icare s'est envolé


Juste me concentrer sur la seconde qui est là, la prochaine pourrait m'être fatale, se dire qu'en fermant les yeux l'instant pourrait durer, tout en sachant que derrière mes paupière se joue déjà mon destin.
Ne plus s'émouvoir de la perte, ne plus redouter le sursis, simplement accepter les règles et se dire que l'important n'est pas la victoire, oublier que tout au bout il ni a rien sans jamais oublier que l'important est ailleurs.

Cueillir chaque rosée amante, récolter chaque baiser, chaque regard et admirer ces sourires au soleil levant, refermer ses yeux et se laisser porter par ces souvenirs présents aux sombres parfums de regrets futurs.


Tourner les yeux vers les cieux chargés, attendre la pluie pour y mêler ses sanglots, quand les autres seront loin, assoupis dans leurs vies, enfin laisser éclater le tumulte de chagrin pour que tout soit effacé, complétement oublié.

Ne pas s'acharner à rattraper ces songes aux aurores de bonheur, dissimulant de terribles déceptions aux couleurs délavées, étalées, projetées sur les murs de solitude de mon existence.

S'enfuir avant qu'il ne soit trop tard, avant que le goût de la passion ne devienne trop âpre, que les battements de la nuit se soient trop éloignés, partir en se déchirant un peu plus le cœur.


Accepter une fois encore, comme une dernière danse, d'enlacer l'autre, de murmurer ces doux mots, aux mélodies charnelles et au glaive acéré dont la pointe déjà entaille l'âme affamée jusqu'au supplice.

Prendre le chemin étoilé menant aux lèvres assassines, s'emmitoufler dans ces précieux instants où l'univers se conjugue à deux, au présent et au conditionnel mais jamais au futur même imparfait.

S'exclure de la marche inexorable du temps, juste pour une seconde, éternelle et folle, qui dans la stèle au marbre lourd et froid, jamais ne refleurira, lentement s'effritera et par les larmes agonisera.


Ne plus chercher à se protéger du vertige des sens, dont l'intensité accélérera la chute, implacable envol vers le sol aride des souffrances à venir, mais offrira une ultime pulsation de vie dans mes veines.

Vivre comme si l'aube était un bourreau, comme si chaque jour naissant récitait déjà mon oraison funèbre, se sentir vivant dans la douleur et les larmes que trop vite mort dans la plénitude et l'assurance.

Être Icare pour goûter aux baisers et aux caresses, sentir le souffle chaud de l'astre se rapprocher chaque seconde passé loin du regard reflet, juste pour s'habituer à la brûlure et au goût des cendres amantes.

vendredi 2 avril 2010

Au milieu des flammes.


Je suis au milieu des flammes, corps en fusion, esprit en ébullition, pour encore gagner un peu de temps, simplement pour sentir la vie battre dans mes veines.
Je ne suis qu'une météorite, qu'un morceau d'étoile filante, juste une larme de nuit qui s'élance vers les cieux, s'écrasant, se brisant sur la nuit solitaire aux âmes déchues.

Je franchi l'horizon lointain avant que l'astre de feux ne vienne me détruire, me redonner cet aspect de poussière au goût de chimère, le sablier s'écoule hors de moi, jusqu'à enfin croiser ton regard.

Réceptacle où brille de milles feux tout mon univers, ma galaxie au parfum délicat de chocolat et de sel où je peux stopper ma course effrénée, pour un instant mais sans jamais oublier que la mort est déjà là, l'aube est son alliée.

Parcourir la géographie envoûtante de tes lèvres assassines, me perdre dans ta bouche pour un long baiser auréolé de la plus parfaite sensation de bonheur, et voir ton visage s'illuminer comme la lune au firmament.

D'une seconde croisée dans tes yeux, d'une minute à sentir ton corps contre le mien, il faudra des heures pour que le sens de ma course contre le temps ne soit plus vaine, simplement pour éloigner le léthargique ennui de toi.

Se croiser au hasard d'une vie, se prémunir des avenirs néfastes, juste pour que ces moments précieux et rares soient gravés sur la carlingue de mon cœur planeur, qui lors de son prochain vol saura où se poser, enfin.


Rester là a écouter battre le cœur du monde, en sachant que parmi eux se terre le tien et que sa douce mélodie n'est que plus belle quand ta poitrine effleure la mienne, que ton pouls s'accélère quand je t'enlace pour un instant, pour une éternité.

Rêver d'une autre vie où tu serais mienne, d'un autre temps où simplement je pourrais contempler chacun de tes réveils, songes profanateurs qui deviendront de longs soupirs nocturnes douloureux, mais dont la saveur attise les braises dansant dans mon âme.

Quelque part au milieu de ce brasier ardent , il n'y a que nous deux, le monde autours de nous n'existe plus et dans cette farandole aux sentiments à la pureté diamant, nos âmes se reconnaissent et se mêlent entre désir et tendresse jusqu'au confins du plaisir.

Certitude que tu seras là demain, malgré le manque et son cortège de questions, pour que le jour ne me brise plus les ailes, que mon vol de nuit ne soit plus un voyage sans destination, que l'aube et ses bras séparateurs ne puissent pas encore m'attraper.

Je suis au milieu des flammes, mes yeux noyés dans ton regard, mon corps en fusion contre ta peau enivrante, mon esprit en ébullition s'abreuvant de tes ardents baisers et c'est la seule place où je peux enfin exister.

jeudi 1 avril 2010

Requiem pour une nuit


Quand la brume efface le moindre repère, cache, masque la laideur à peine voilée de ces actes sans importance défigurés et martelés le long de la journée, il est temps de prendre la route, s'engouffrer sur ces avenues désertes où , tels des dizaines de soleils blafards, les réverbères redessinent l'échelle de la voûte étoilée, enfin accessible pour une seule nuit.

Pavés humides et trottoirs piégeur semblent comme par enchantement ne plus exister sous cette fine couche de neige poudreuse et immaculé, que seuls mes pas défigurent, lacèrent et brisent cette forme d'immobilisme ambiant.
Pas à pas le gouffre brumeux aspire mon corps, m'enveloppe dans son manteau humide et indéfini où la vue n'a plus le moindre recul, ne trouvant plus aucune aspérité où s'accrocher, ni tes bras amants, ni tes lèvres assassines et tant désirées.

Monde nocturne étouffant de silence, sans la moindre trace de doléance, univers mouvant quand la brise vient défaire ces petits tas neigeux ici ou là, projetant des millions de particules glacées sur mon visage éprouvé.

Aveugle au pas chancelant, je continue à traverser la nuit, l'esprit aux aguets de la moindre ombre, du moindre relief étrange, qui pareil à des fantômes viennent à apparaître lentement, quand dans le voisinage un lampadaire vient à déchirer l'atmosphère de coton.


Terreur nocturne qui me ramène à d'autres temps, d'autres lieux, d'autres nuits, où le temps semble avoir suspendu sa marche en avant, me laissant seul maître du sablier, ne m'offrant que quelques heures pour choisir mon destin, pour redéfinir les contours de ma vie, entre doute persécuteur et certitudes bourreaux, je baisse mes yeux vers ce sol invisible et que seul mes pieds devinent le temps d'un appuis, d'un faux pas.

Rien ne changera pour moi ce soir, il n'est pas encore venu le temps du choix, le moment de briser cette instabilité intime et troublante, juste quelques heures à égrainer en attendant ton retour.


Sortir ces nuit d'hiver, quand il ni a rien à trouver dehors, rien à espérer de ce voyage, juste marcher pour éloigner un instant, une éternité les heures sombres à la solitude rôdant sur les draps de mon lit, juste pour lui laisser le temps de s'installer silencieusement en mon absence, préparant l'éternel rituel qu'imposent ces fantômes du passé et ceux des jours à venir.


S'acharner sur soi, se briser un peu plus, s'abîmer sur les murs de la vie, pour raviver ces braises à l'âme, brûlure intense au sempiternel chant plaintif, justifiant à elles seules la présence et la nécessité de l'aube à venir, qui ne sera pas la dernière de cette existence en sursis, pas la première d'une renaissance espérée, car dans ce monde de glace aux fêlures à peine perceptibles il ni a rien d'autre que ce garçon déambulant sous les lumières électrique aux lueurs incertaines et assoupies, qui un trop court instant t'enlacera quand l'aube reviendra.


Être ici ou ailleurs, sous cette lampe ou une autre, quand il ni a rien à faire, rien à dire, juste s'acquitter d'un dernier interrogatoire sans réponses, traîner son corps engourdit vers un horizon absent, dans la morne avenue solitude que les murs indéfinis de la cité endormie semblent vouloir retenir, contenir, plaquer au sol, projeter vers mon visage soucieux, pour qu'au matin levant chaque chose soit à sa place.


C'est beau une ville la nuit quand mon âme s'éteint sous le poid de ce corps sans importance, quand mon cœur doléance s'en va vers les bras de cette lourde solitude au regard brumeux, quand mes bras ne brasse que du vide dans un dernier tourbillon, à peine troublé par un rire ou une larme glacée figeant, remodelant, défigurant mon visage inanimé, qui n'est rien sans son reflet dans ton regard amant.