samedi 6 mars 2010

Comme un dernier baiser


De l'Océan à la Terre, des étoiles au firmament, je décèle une ombre, sombre, inaccessible mais si intime pourtant.

Prisonnier emmuré dans mon esprit écartelé aux quatre vents , conquérant aux poings liés dont les chaînes se tendent imperceptiblement.

Il y avait là en moi cette violence, combustion de cette haine et de cette aigreur qui alimentait mon être, alourdissant mon cœur dangereusement.

Sensation de pouvoir de destruction infini, blasphème aux regards des uns ou désespoirs pour certains, j'étais à l'aube de mon dernier acte.

Derniers instants d'une vie malmenée, de ses sentiers boueux chaotiques aux pavés de ces avenues de gloire illusoire aux rêves éphémères et destructeurs.


Combien de nuits passées dans ces bras amants, parcourant ces corps insatiables, ces peaux aux merveilleux parfums et aux goût à jamais ancrés en moi ?
Combien de lèvres dévorées sur l'autel de mon désir incandescent, de bouches affolantes à combler entre gémissements et silences, de regard mi-clos entre jouissance et pudeur ?
Combien de mots murmurés quand l'aube s'acharnait à briser le mystère obscur de ma chambre, de plaisirs inavoués entre violence et tendresse aux traces lacérant mes souvenirs ?
Combien de nuits pour brûler ces toxines amenant la seule véritable paix à mes angoisses, donnant un sens à toutes ces interrogations faute de mieux, sans jamais pourtant me combler ?

Passions dévorantes et terrifiantes qui au matin surgissant n'apportaient que manque et m'affamaient un peu plus à chaque seconde de solitude..

Brûlure intense, tourment délicieux et destructeur qui d'une muse à une marquise entraînait mes désirs vers le vertige des sens.
De la sensualité à l'amertume la frontières ne fut jamais tracée sur aucune carte de mon cœur, balayant et détruisant toute logique.

Acide dans mes veines, poudres éternelles voletant dans mes poumons, c'est mon esprit troublé qui enfin trouva la seule issue fatale.


Addiction à cette chair malmenée, à ces rêves brumeux et à tout ce qui pouvait un peu plus me blesser, me déchirer, me rompre et m'enterrer loin de tout, loin de vous, loin de moi.

Destruction massive d'espoirs inutiles, de relations vouées à l'échec, de points de sutures instables sur la plaie ensanglantée de mon cœur, de songes enfantins si lourds à porter.
Se battre pour chaque seconde partagée, pour chaque mot prononcé, pour chaque idée énoncée, mais sans jamais remporter la moindre victoire, éternel perdant au regard de perle et de sel.


De la Lune à la Terre, des nuages à l'Océan, partir quand le monde à les yeux rivés vers demain, sans expliquer et sans hésiter, choisir juste le moment propice et enfin fermer mes yeux endoloris...

Aucun commentaire: