dimanche 21 mars 2010

J'attendais


J'attendais, je ne sais plus quoi et je ne sais plus pourquoi, mais j'attendais.
Seul sous la pluie automnale, je restais là seul, sans savoir pourquoi, ni depuis combien de temps.

Pas à pas j'avançais, sans savoir où j'allais ni si j'allais précisément quelque part.

Parfois je levais mes yeux vers le ciel, en espérant, en scrutant, mais sans savoir pourquoi.


Je rentrais la nuit tombée, sans autre chose à faire, juste revenir vers ici dans cette chambre froide.

Je me mettais derrière ma fenêtre, dehors il pleuvait toujours et je regardais le vide en pleurant doucement, sans savoir pourquoi, ni depuis combien de temps.

La vitre se couvrait de buée, m'enfermant dans cette petite pièce où je restais là, seul à me poser toutes ces questions mais qui ne pouvaient avoir aucune réponse tant elles n'avaient aucun sens.

Quand je me retournait, j'écoutai attentivement en fixant la porte, sans trop savoir pourquoi.


Je sortais de chez moi, marchant le long de ces trottoirs humide sans but précis, ni empressement particuliers mais pourtant il me semblait que c'était le mieux que j'avais à faire, juste sortir et marcher.

Quand je décidais de faire une halte, un peu perdu et l'âme essoufflée, sans trop comprendre pourquoi, la pluie avait fait son retour et cela ne me surprenait pas car elle est ma triste amie.


J'étais arrivé tout au bout de mon chemin, ne sachant plus d'où je venais et si le temps avait été long depuis mon départ, mais sans savoir pourquoi je sentais que tout cela avait été bien inutile.

Devais-je rebrousser chemin, mais pour repartir vers où, car j'étais perdu dans cette nuit sans étoile, sous ces cieux aux nuages pesant.

A quoi bon, j'étais là sous la pluie, au milieu de nulle part, la nuit tombée et je pleurais doucement, sans trop savoir pourquoi, ni depuis combien de temps.


Alors je me suis assis au bord du trottoir mouillé, les pieds dans le caniveau et le regard fixé sur les gravillons du bitume abîmé, sans comprendre ce que je faisais là, ni ce que je pouvais bien faire d'autre.

Quand j'ai relevé mon visage pour y accueillir ces perles de pluie, j'ai crut voir passer une ombre revêtue d'un parfum doux et délicat.

Sans savoir pourquoi, je me suis mis à sangloter, ni si c'était la chose à faire, mais je suis resté là et j'ai tendu ma main.


Les branches des arbres dansaient sur un air de triste et envoûtant qu'interprétait le vent.

Il avait sorti ses violons pour les encourager à ne surtout pas cesser leur mouvement lancinant.

Je ne voyais rien de cet étrange spectacle, les yeux fermés et la bouche entrouverte, le corps tendu vers une sensation désagréable et troublante, sans savoir pourquoi je faisais cela.


Ma main tendue vers le ciel, où la tempête chassait les longs nuages gris, je cherchais de quel rêve ce parfum c'était échappé et vers quel songe cette ombre s'en été allée, sans espérer parvenir à résoudre cette énigme, ni si cela pourrait satisfaire mon cœur en froid et m'aider à retrouver ces petits cailloux menant vers l'apaisement.


Je suis rentré, l'aube arrivait, comme toujours bien trop tôt, pour m'allonger sur mon lit, sans savoir si j'allais dormir et si tout cela avait encore un sens.

J'étais là, seul les yeux rivés au plafond, attendant je ne sais plus quoi, ni depuis combien de temps, ni pourquoi, mais pourtant j'attendais...


Je t'attendais, toi dont je ne me souviens déjà plus du visage, ni même si je te connaissais, je crois, je ne sais plus depuis quand, ni si cela en valait la peine mais je t'attendais car c'est la seule chose qu'il me restait à faire et que je pouvais encore espérer.

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