vendredi 26 février 2010

L'Ame de Ian Curtis


Il y a dans le regard perdu de Ian une part de mes yeux, il y a dans ses larmes le goût de mon sel et dans son ultime geste l'apaisement qu'il me manque encore. Âme désarticulée, corps marionnette aux fils désaccordés, papillon nocturne cherchant l'évasion dans la lumière des projecteurs, cœur scindé en deux et pourtant débordant d'un amour d'une pureté éblouissante.

Quand la douleur est si vive qu'elle vient a s'immiscer jusqu'au plus profond de moi, vers lui je me tourne et d'un simple regard, comme s'il était mien, je sais qu'il ni a aucune autre voie pour exister. Se sentir vivre encore un peu, avoir un peu plus mal de ne pas savoir arrêter d'aimer, l'autre, soi-même et personne à la fois.

Sentir son corps s'abandonner sur ces mélodies lancinantes et désespérées où ces mots se font miens, où chaque pas semble mener vers la chute, moment de grâce, quand le rayon de lumière artificiel vient illuminer son visage d'ange ténébreux, fermer ses yeux pour retrouver le chemin menant à son âme tourmentée, puis offrir un regard au monde alentours pour mieux ressentir la douleur de l'incompréhension.

Etre solitaire aux effluves amantes, froides et vénéneuses qui ne semblent exister que lors de ses représentations publiques, timidité soulagée par l'obscurité ambiante, laissant le corps hors de contrôle, s'abandonner et se laisser porter par ces vibrations, tourner, reculer, partir ici et là, sans but, sans destination car cette dernière danse est sans fin, sans partage véritable mais qui ne laisse plus l'esprit s'emparer de la scène, révéler encore et encore que seule l'âme a une véritable valeur.

Ian s'en va, déjà son regard est absent, il plonge avec son âme mise à nu, ensanglantée par ces choix qu'il ne comprend plus, qui n'ont pas lieu d'être car l'amour sous toutes ses formes font parties de lui, ne pas faire de compromis, juste essayer de conserver cette position incontrôlable.
Partir pour être mieux présent, aimer pour mieux souffrir, sombres idées s'immisçant au plus profond de mon être, m'emportant vers cette atmosphère qui a toujours été mienne, qui semble tant être sienne...

Un jour, quand l'aube se fera trop froide ou trop claire pour mes yeux endoloris, je suspendrais ma vie comme lui, juste pour m'élever un peu, et peut-être enfin apercevoir que après il ni a rien de plus, mais seulement sentir cet apaisement au plus profond de moi, comme le moyen le plus simple de ne plus rien endurer, de ne plus être déchiré entre amour et passion, mon ultime choix.


Ian Curtis, leader du groupe mythique de rock anglais des années 70 et 80, Joy Division, tiraillé entre la célébrité, sa vie de famille et son amour pour une autre femme, s'est pendu à 23 ans, le 17 mai 1980, à la veille de la tournée américaine du groupe qui s'annonçait triomphale.
Ian Curtis a changé le rock, sans le vouloir, sans le savoir.



Aucun commentaire: