mardi 23 mars 2010

Nos heures chocolats



Au bord du précipice, juste près du point de non-retour, quand le vide happait nos sens
.
Il y avait ces instants uniques aux heures perdues, qui parfois ne duraient qu'un souffle
,
Juste la croisée de deux regards reflets, où aucun doute ou déception ne pouvaient s'immiscer
.
Précieux moments qui redonnaient un sens à cette vie dont le compte à rebours résonnait au loin
,
Où trop souvent rôdait le léthargique ennui, implacable bourreau broyant, écrasant, nos existences d'ailleurs

Ces heures égarées aux minutes échappées du grand sablier et qu'ensemble nous ramassions par un doux baiser
,
Comme si c'était là notre seule chance de survivre, notre dernier espoir de nous sentir enfin vivant malgré nous,

D'un frôlement, d'un sourire, d'une étreinte, nous repoussions l'échéance jusqu'au prochain matin brumeux


Quand tu me rejoignais au petit jour naissant, répandant les effluves de ton envoûtant parfum,

Je t’accueillais pour ce trop court instant délicieux, où tu effleurais délicatement mon visage sibyllin,

Enveloppant mes sens dans un bouquet florissant, m'envoyant ces vagues de désirs de Bruges ou d'Atlantique
.
Instant magique où rien d’autre n’existait, le monde sans fracas s'évanouissait dans nos yeux amants
,
Ni les craintes d'être découvert, ni la peur de ne plus retrouver nos chemins de retour vers le manque
,
Juste toi et moi, éperdu face à l'immensité de nos désirs et la pureté de nos sentiments à partager.
Comme si cet endroit si particuliers ne pouvait exister que dans nos songes aux galaxies étoilées,
Si loin du règne de la lune et pourtant sans subir les meurtrissures du jour aux contraintes blessantes.

Conserver précieusement cet instant où tu plongeais ton tendre et passionné regard en moi
,
Traversant les épines de chair, les aspérités aux contours cinglants et blessants de mon cœur
,
Pour t'envelopper dans mon âme cotonneuse, où le croyais-je, rien ne pouvais ainsi se blottir
.
Juste garder éternellement le goût de tes baisers chocolats quand tes lèvres douces affolantes

Devenaient une exquise prison dont je ne voulais pas me libérer, ni briser mes entraves de baiser
,
Se souvenir de chaque partie de ton corps découvertes par mes mains fiévreuses et trop fébriles
,
Ressentir jusqu'à refermer nos yeux sur les ardentes pulsions de ce feu qui nous consumait
,
Puis te regarder t'éloigner de moi en contemplant la sensualité des mouvements de ton corps

Revenir vers la réalité, l'âme affolée et la chair marquée par l'intensité de cette envoûtante étreinte,
Juste retoucher terre et ne pas se briser en milles particules de verre face a l'impact du choc
.
Puis très vite se remémorer ton visage, humer l'odeur de ton parfum qui recouvre mes mains orphelines
.
Compter les secondes qui nous séparaient, les siècles séparant nos prochaines retrouvailles
,
Envoyer une énième bouteille à la mer vers tes rivages lointains et regagner ce monde vide de toi
.
Puis écouter au loin le son de ta voix soyeuse et cristalline, qui par un formidable enchantement
,
Semblait éloigner d’un rire enfantin le pesant et douloureux chagrin que déjà l'horizon semblait dessiner
...
...Qui, par un matin pluvieux et venteux, viendra balayer par quelques larmes et regrets ces heures chocolats.

Aucun commentaire: