mercredi 17 mars 2010

Le pourquoi du comment de l'insomnie....et surtout l'inutilité d'une telle réflexion


Ne pas dormir la nuit, quel programme absolument merveilleux.
Non pas pour des raisons respectable comme une activité intéressante voir simplement sexuelle, mais tout simplement parce que l'insomnie est devenue une proche parente.

Incestueuse et fidèle, elle arrive dès que j'ai la présence d'esprit de me rappeler que je possède un lit.
Un grand lit, où parfois je me coince le pied dans les barreaux, ce qui est une expérience louable pour la recherche de "podologistosadistique" (ne cherchez pas ce mot il est à moi, le "ptit Robert "et moi étant en froid, c'est une longue histoire qu'il faudra que je vous raconte, il refuse de le reconnaître) où comment le pied et la cheville viennent soudainement vous rappeler leur existence même dans une position horizontale, ce qui reconnaissons le, est d'une inutilité plus qu'énervante...

Ainsi donc quand mes yeux rivés sur l'écran de mon ordi commencent légèrement à souffrir, apparition d'un gonflement suspect, jolie teinte rouge plutôt rosé et larmes salées stagnantes rendant la vison floue, mon esprit, oh combien dérangé, non pas par la folie hein (je ne suis pas fou, non je ne suis pas fou !!!), mais par d'incessants travaux qu'il entreprend sans aucune forme de consultation avec moi, je me décide enfin à rejoindre ma couette, où plutôt me glisser sous elle, très sensuel comme geste, si je vous assure, faudrait que vous assistiez à mon coucher pour vous en rendre compte.


Une fois passé ce premier cap, qui parfois s'avère surprenant quand mon pied, encore lui, vient s'accrocher à la dite couette, ce qui provoque une entrée pour le moins rapide et précipité, je me blottit bien dans mon lit, processus habituel en plusieurs étapes :


1/ Position de la tête sur la taie

2/ Toucher de repérage des barreaux du bas pour éviter certaines douleurs nocturnes

3/ Fermeture verticale des paupières (j'ai jamais essayé le contraire mais la peur de finir avec des yeux bridés et donc chacune de mes pupilles regarderaient de son côté m'effraye un peu, oui je suis un peu lâche, mais quand ça m'arrange !)

4/ Rotation partielle du corps sur la gauche jusqu'à ce que l'épaule est trouvée une stabilité acceptable.

5/ Puis action inverse (si vous n'arrivez pas à bien visualiser cette action primordiale, allongée vous et essayez, enfin sauf si vous lisez mon texte au volant de votre voiture, si vous tentez de rester en équilibre sur un câble au-dessus d'un précipice en le lisant ou même si essayez de passer inaperçu lors d'une soirée plutôt chiante (c'est souvent le cas, si si je vous assure, tout le monde fait semblant et la seule excitation présente est l'idée que l'heure du départ approche ), ne le tentez pas ou alors venez me le raconter ensuite !)


Ensuite deux choses peuvent arriver :


6a/ Endormissement (mais on s'en fout un peu car je ne suis guère pratiquant, tout juste croyant !)

6b/ Impossibilité de réussir cette sixième phase et donc insomnie, chouette ! (ça tombe bien vu le titre ou alors l'inutilité de mon texte serait encore plus criante, et ça dans les oreilles c'est fort désagréable !)


Au début, pas de panique, c'est juste que les premières phases ont été un peu trop vite réalisées et donc on reprend depuis le début.
Puis quand la première demi-heure passe et qu'à force de renouveler la procédure JMCEPJD (ben oui vous avez sûrement remarqué qu'aujourd'hui on ne cite plus les "dénomination" des titres et autres organismes et on se retrouve parfois face à de véritables énigmes et donc moi je l'ai appelé JMCEPJD : JeMeCoucheEtPuisJeDors), un phénomène pour le moins curieux intervient soudainement.
Une forme d'expiration de l'air se trouvant dans nos poumons (un bon conseil, toujours en conserver une petite quantité à l'intérieur car cela peut-être s'avérer être fort utile) projeté par la bouche, bruyamment (on se demande bien l'utilité car quand on dort seul personne ne nous entend s'époumoner dans l'espace.....nuit !) et plus communément appelé, soupir !

Parfois accompagné d'un très approprié "fais chier" voir pour les plus plaintifs "j'en ai marre" ou pour les impétueux de mouvements violents de certaines parties du corps (le pied lui n'oublie jamais de venir frapper les fameux barreaux a cette occasion !).
Et dès cet instant, dame insomnie va prendre bien soin de vous......un "youpi" serait malvenu car elle n'est pas notre amie, quoique...


Le plus intéressant est la faculté que possède le cerveau à encourager cette forme de nuit blanche (les miennes ne le sont pas , hein, ça pique trop les yeux !) en faisant remonter à la surface, de vieux souvenirs ou pensées du jours cruelles.
Comme pour se venger de l'impossibilité physique de s'endormir, il projette de formidables images qui viennent déranger l'estomac, humidifier les yeux (pourtant la fatigue s'en était déjà occupée mais bon, je dois avoir des yeux trop grands dont l'humidification nocturne requiert une activité conséquente) et finalement amplifie le phénomène dit "de soupirs inutiles" contrairement à ceux bien plus réjouissant et bienvenue lors d'une activité recensée comme sexuelle, seul ou en groupe (deux minimum hein....).


Y a truc inexplicable que je fais à chaque insomnie : je décortique mon plafond des yeux (moins épuisant qu'avec mes bras, bien trop court pour y parvenir de toute façon, surtout en position allongée).
Un plafond que je n'ai pas repeins depuis quatre ans et qui donc ne devrais pas changé d'aspect d'une nuit à l'autre.
Pourtant j'attache une application toute particulière a le regarder, comme un rituel pour mieux plonger dans une certaine forme d'exaspération qui ne fait qu'amplifier l'insomnie latente.


Bien énervé et après avoir perdu de nombreux litres d'air (pas liquide, c'est juste une expression scientifiquement prouvée !), détruit partiellement ma literie (pauvre couette....) je me relève, avec au choix de nombreuses activités nocturnes : fumer une cigarette, puis deux, puis trois, boire car probablement que l'humidification de mes yeux m'a déshydraté, forcément ensuite passage par les toilettes et la salle de bain (l'insomnie n'est pas un prétexte valable pour ne pas se laver les mains après un passage aux petits, moyens voir gros besoins !), aller sur le net embêter des gens, mais bien entendu au milieu de la nuit, eux ils dorment !!! (petit message personnel à mon cerveau qui me le fera payer, mais peu importe), visiter des sites tchèques, russes ou polonais où je ne comprends rien mais parfois le résultat est surprenant en cliquant sur des liens aux motifs pour le moins étranges.

Mais parfois l'activité proposée est bien plus intéressante, je parviens à écrire, des choses intimes dont j'espère tirer un livre un jour ou l'autre mais également certaines choses bien plus inutiles (la preuve !!!).

Et enfin, le jour se lève, mettant fin à l'insomnie, dont le principal avantage est l'économie faite d'un réveil hurlant une chanson désagréable et détestable pour nous souhaiter le bonjour.
A présent direction la douche, petit déjeuner et début d'une journée où chaque geste semblera pénible (c'est vrai ça le nombre de gestes pénibles que l'on produit même sans souffrir d'insomnie), nous mettant à l'épreuve à chaque instant (surtout si comme moi qui déjà en temps "normal" avez une proportion à la distraction et aux pensées éveillées développées) d'une chute, d'une porte dont le battant s'élance gaiement vers votre visage, une tasse chaude déversant un liquide bouillant sur vos lèvres, puis achevant sa course sur le sol et se brisant en mille morceaux, qu'il va falloir ensuite ramasser, en évitant de se cogner au coin la table en se relevant avec la balayette dans la main !


Et ainsi de suite, jusqu'à l'arrivée de la nuit, havre de paix pour ceux qui auront survécu à cette journée, où comme par enchantement la fatigue aura disparue, me projetant déjà vers une nouvelle nuit sans sommeil (mot dont j'ai appris la signification dans le ptit Larousse, cousin de l'autre).

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