mercredi 1 septembre 2010

Si demain n'existait pas...




Se défigurer le visage par un sourire, plaquer son regard au sol et ne prononcer que quelques mots, simples syllabes, juste pour rester caché.
Se détourner de soi, de toi, des autres, craindre chaque seconde comme si la vérité pouvait se dissimuler dans un reflet, juste là dans mes yeux trop scintillants quand le souvenir s'en revient me tourmenter.

Courber l'échine sous le poids des regrets, sous l'impact de l'absence, mais rester debout comme seul alibi pour ne pas s'effondrer, pour ne pas inquiéter inutilement.


Égrainer les heures, poussières de temps qui lacèrent mon esprit, quand je crois reconnaître tes pas où le son de ton rire, torture anodine brisant chacune de mes décisions.

De l'injustice au trépas, le chemin me semble encore si long, pourtant, parfois quand la nuit se fait trop froide sur mes draps, orphelins de nous, tout se mêle et se confond.

Continuer à vivre, sans but, sans raison, sans envie, automate de chair et de sang à l'âme éperdue portant ces stigmates, plaies ouvertes où s'abreuvent ces fantômes du passé.


Résister à l'appel du vide, gouffre qui s'éveille en moi et attire chaque parcelle de mon désir, chaque espoir naissant, juste pour que demain n'existe pas et que hier n'ai jamais eu lieu.

Se perdre dans les limbes infinies et cotonneuses de la mélancolie, où encore ton visage émergera malgré moi, en espérant que le chemin du retour sera encore là aux portes de l'aube.

Quand au loin, enfin, ces nuage sombres et menaçants s'abattront sur moi, que la pluie aura fini de me purifier, quand le vide à combler sera trop grand et trop douloureux, je pourrais m'en aller.

Simplement partir, se débarrasser de ce corps, trop lourd, refermer une dernière fois mes yeux, sur toi, sur hier et enfin me retrouver, feu follet dansant, âme éphémère.


Ultime prière pour ne plus repartir au front, requiem pour le cœur abîmé d'un enfant aux rêves trop grands que la vie a détruit trop souvent, complainte un peu illusoire d'un fils de Lune égaré.

Lever les yeux vers les cieux étoilés, quand le monde s'assoupit et que l'univers scintillant dans le silence s'évanouit, toucher les étoiles du bout des doigts et se dire : si seulement demain n'existait pas...

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