samedi 29 mai 2010

Fin




Et si tout pouvait enfin s'arrêter, comme une lente agonie, la vie s'est effritée.
Érosion des sentiments, cœur morcelé aux pièces incomplètes pour aimer.
Juste une nuit de trop, une aube qui resterait derrière le lointain horizon.
M'abandonnant enfin dans les ténèbres rassurantes et protectrices loin de tout.
Effaçant à jamais mon visage dans se reflet triste et terne aux contours indéfinis.
Repoussant l'idée même que demain existe, se conjugue encore au futur.
Simplement pouvoir disparaître derrière ce mur assourdissant de pluie.
Cacher ma fuite dans le fracas du tonnerre, m'éclipser aux lueurs de foudre.
Rassembler mes souvenirs les plus précieux dans mon cœur enfant.
Brûler ceux étouffants des amours déchus dans mon cœur cimetière.
Regarder une dernière fois ces visages aux sanglots et aux regrets acides.
Puis s'envoler vers là bas loin de cet univers où je ne suis rien.
Personne pour me retenir aux creux de sa vie quand la solitude venait à moi.
Quand ses lourdes chaînes entravaient mon âme passionnée et déraisonné.
Juste quelques regards désolés, quelques mains qui desserrent leurs étreintes.
Pour seules richesses, pour derniers souvenir, pour redéfinir le contour de ma vie.
Si tout cela pouvait enfin cesser, ne plus se nourrir d'illusions et de songes éphémères.
Se dire que tout cela est une triste erreur et qu'il faut juste passer son tour, encore...
Retrouver sa place dans cette solitude lunaire et pleurer silencieusement encore une fois.
Se promettre que ce sera la dernière fois et qu'il est plus facile de mourir que d'aimer.
Être lâche face au peloton d'exécution et s'en remettre au hasard d'une rencontre.
Juste pour que la fin soit certaine, sortir tard dans la nuit pluvieuse et tourmentée.
Pour que la tempête m'abrutisse et déchire mon cœur amant, violemment, définitivement.






Aucun commentaire: