mardi 25 mai 2010

Un ange passe



Un ange passe, me murmure juste quelques mots, me renvoie vers cette autre vie où j'étais enfin entier, quand dans tes yeux encore je pouvais me noyer, que tes baisers sur mon corps s'égaraient avidement.
Ces instants où je pouvais croire aux aubes naissantes, à ces minutes qui avaient une destinée malgré la peur latente, au loin probablement notre sort était déjà scellé à jamais, mais qu'il semblait lointain cet horizon désenchanté.


Un ange passe, enfonce ces longs doigts décharnés, au plus profond de mon esprit, juste là où tu vivais, lentement méthodiquement en refait l'inventaire douloureux, de ces moments perdus, ces instants gâchés et ces non-dits.
Accumulant les indices, me tordant juste par simple vice,
comme si ces sévices pouvaient encore me sauver de toi, de ces souvenirs accumulés, juste au cas où demain n'existerait pas, pour sauver mon âme me souffle-t-il au creux de la nuit.

Un ange passe, son souffle roque et putride empli mes narines
, aveuglant mon esprit où en moi déjà tu trépasses, terrible sensation, le vide s'empare de moi, vertigineuse chute vers cette aube glaciale, où tu n'existes plus, juste ton parfum et un éclat de rire pour me briser.
Amertume dans ma bouche, acidité dans mes veines gonflées
, mon corps malade de ton souvenir semble s'éteindre lentement, pour mieux suivre cet ange, pour simplement saisir sa main froide, juste pour que mes manques ne soient plus que de simples ombres.

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