mardi 4 mai 2010

Solitude au goût de sel.




Il y avait là dans cette solitude comme un appel silencieux, un simple regard scrutant désespérément le ciel de ces nuits hivernales aux longs doigts glacés, une souffrance inaudible mais qui lentement, presque tendrement s'emparait de chacun des sens pour les couper, les arracher, et les extraire dans un dernier souffle coupé.

Nuits de ténèbres quand certaines douleurs viennent à pénétrer au plus profond de mon corps Bastille, quand la peine submerge mes digues pourtant déjà si hautes, que mes mains se tendent vers l'infini, le solitaire n'a plus aucun récif où s'agripper, aucun phare pour le guider, ni le moindre refuge où se cacher.


Il ni a rien à obtenir de ces longues attentes, tête vers les étoiles, âme lunaire et cœur comète ne peuvent se satisfaire de cette immonde
sensation, cette terrible impression que tout est là, froidement aligné devant le regard éperdu, rien d'autre que ce silence douloureux, aucune trace d'un mot, d'un verbe amical pour redéfinir les frontières de de cette terre abandon.

Pour combien d'espérances le cœur a saigné, combien de secondes se sont écoulées entre chaque déception brutale, combien de fois ai-je trahi ma promesse quand je reconstruisais les protections de mon château intime, creusant les douves de plus en plus profondément, pour mieux m'y noyer, augmentant les pics acérés sur les créneaux et les merlons, pour mieux m'y empaler, élevant des tours de plus en plus hautes, pour mieux m'y jeter.


S'accrocher à ces branches amantes dans l'immense forêt encerclant mon château de coton, mais où je ne suis qu'un parasite, qu'un fruit déjà trop mûr en scrutant la tempête encore lointaine mais qui viendra m'emporter loin de ces chimères passionnelles et de ses songes charnels vers ces jours douloureux où mes bras n'enlaceront que cet immense vide blessant, où mon regard ne trouvera son reflet que dans ces larmes amères.


Être seul, sans rien d'autre, pas d'espoir inutile ou pire avec de folles espérances, et regarder la nuit s'effriter lentement jusqu'à l'aube naissante, quand la vie reprendra son cours et qu'il ne me restera rien d'autre que de blessants souvenirs qui, je le sais déjà, s'armeront de lourds béliers pour enfoncer ma herse, une fois le pont-levis retombé pour un sourire de plus ou un regard attirant.


Seigneur d'un monde à l'étendue plus vaste que l'horizon lointain, Prince d'un univers repoussant les limites des cimes étoilées, Roi de toutes ces aspérités si laides à la pureté enivrante, de ces fêlures aux heures endolories, de ces plaies jamais cicatrisées sources de la seule vérité, mais qu'ils sont vident ces mondes, ces univers quand la nuit vient se poser doucement sur ma solitude au goût de sel.

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