mercredi 14 juillet 2010

Visions




Ici, perdu aux confins des rêves et de ma réalité, tu m'aime encore, je suis encore la marionnette, le pantin désarticulé qui danse au rythme de ton cœur, aux fils fragiles qui s'effilochent déjà.
Dans cet endroit où seul je vais me réfugier, juste pour panser mes plaies, toucher ces cicatrices douloureuses où ton nom est gravé, il y a encore un espoir, une dernière illusion, ultime vision de toi.

Les yeux perdus sous la voûte céleste, je laisse les larmes troubler mon songe de toi, juste pour travestir la réalité, déformer cette solitude où je ne suis plus que l'orphelin de tes caresses et de tes mots.

Scrutant l'horizon obscur de ce lendemain incertain, je cherche ton regard, comme un souvenir blessant mais où je pourrais me retrouver, me mentir, m'anéantir sur ce voile qui ne se lève plus.

Sur mes lèvres les effluves de ton baiser poison ne cessent de contaminer mon cœur, déréglant ses battements sans écho, étouffant chaque soupir où ne résonne que ce désir éperdu et déraisonné.

M'emmitoufler dans ces visions assassines, pour ne plus retrouver ton chemin, perdre les traces me menant à toi, juste pour ne pas arpenter inutilement ce champ de désolation où fleurissait notre passion.

Ici il ni a plus d'odeur, aucun parfum envoûtant pour me ramener, plus aucun son, pas de rire ou de murmure salvateur, juste quelques visions ne se conjuguant déjà plus au présent mais au passé plus qu'imparfait.

Mes yeux et mes bras sont devenus inutiles, ma bouche et ma langue n'ont plus la même valeur, mon cœur n'est qu'un simple amas de chair ou se perd et se noie mon âme désespoir.

Et si tu peux me voir quand la Lune décroche les étoiles vacillantes, tu sauras que dans la noyade, seule compte la dernière bouffée d'air, la dernière gorgée qui abruti le regard ouvert à jamais et tend les mains vers l'infini.

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