jeudi 14 octobre 2010

Noirs désirs


Quand la nuit s'en reviens, comme une douleur, une pâleur, un émois, je ne crains plus rien, juste cette absence de toi et ces idées qui brûlent en moi, parfois.

L'orage gronde, le jour se fait pénombre, la nuit tombe au hasard des ruelles à vides, comme si tout cela n'avait plus aucune importance, chute aléatoire, sans gloire.

Qui avait-il au fond de ton regard, une lueur aux lumières d'espoir, une abîme aux brumes désespoir, m'étais-ce seulement destiné, moi l'écorché ?

Tourment, tempête, frappez mon visage, entraînez moi vers cet horizon indéfini et changeant, quand s'en viennent ces heures lunaires ou tout est entrelacé, plus qu'imparfait à présent.

Que faisais-je là au cœur de ces nuits mortes, brisant la solitude par un chant mélancolique, une danse pathétique, suis-je ce fou, dément aux idées sombres ?

L'atmosphère s'électrise, toujours les mêmes questions, les mêmes visions et les mêmes gens, comme avant, avant que la dernière échéance n'efface la faim, anémie, âme ennemie, mon amie.

Qui étais-tu, toi, muse aux gestes lents et sensuels, fantôme aux apparences aléatoires, bourreau aux caresses aiguisées, amante amnésique aux baisers poisons ?

M'abrutir, m'assourdir, m'enivrer, m'éloigner de la vérité pour ne pas sombrer, encore et encore, me dire que tout cela n'a pas d'importance, belle ignorance, indécence, magnificence, tout ça n'a pas de sens.

Que valais-je vraiment quand tout était dit, que ces bouches silences m'ignoraient et que je détournais mon regard pour souffrir un peu moins fort, pour espérer échapper à la tristesse du sort ?

Longue attente avant de s'envoler, avant de s'élancer dans ce gouffre intime où l'obscurité cache ce que l'on veux bien y enfouir, simple lâcheté passagère, dernier acte ou mensonge anodin ?

Quand plus rien ne semble avoir d'importance, les illusions éparpillées aux vents mauvais, la route était-elle moins longue ou pénible, me suffira-t-il d'une nouvelle aube pour tout oublier ou d'une nouvelle vie ?

Ces noirs désirs qui tiraillent mon âme morcelé, gravent leurs sillons sanglants, comme une oraison funèbre, dans mon cœur cimetière, juste dans cet endroit là où nous étions unis, moi un peu plus que toi assurément.

4 commentaires:

Fuchsia a dit…

Une image de Désirée Dolron. Merci !
J'espère sincèrement qu'un jour, tu arriveras à dépasser et à piétiner ce qui te fait si mal, ce fantôme qui ne te laisse pas en paix.

Xoan a dit…

J'ai un petit peu pensé à toi en découvrant cette image que j'aime beaucoup au demeurant.
Je ne sais pas si ces fantômes passés et présents un jour s'en iront, si cette douleur s'estompera car je sais que pour cela il faudrait que je renonce à une partie de moi.
C'est ce que j'essaye de faire à chaque fois, mais je reviens toujours aux mêmes erreurs, au passé comme au présent...et la douleur qui les accompagne.
En tout cas c'est grace à des amies comme toi que je puise la force de continuer mon chemin, et après tout, cela n'est pas si grave au bout du compte.
Je t'embrasse...

Fuchsia a dit…

Il me semblait l'avoir montré (avec toute la fournée Dolron, en fait). Peu importe !
La douleur est essentielle, quelle qu'elle soit. Elle est une partie de nous, la nier serait comme se boucher les oreilles. Elle est là pour tout un chacun : la surpasser, vivre avec ses plaies ouvertes tous les jours, voilà le vrai courage.
Je pense que l'on peut construire quelque chose de nouveau à partir de cette douleur. Avec les amis, déjà.
Je suis (un peu) fière et (très) contente si ma présence peut t'aider au moins un peu, chaque jour. Très contente.
(PS : par contre, je m'insurge : il fallait beaucoup penser à moi en trouvant cette image, pas qu'un petit peu !!! M'enfin !!!)

Xoan a dit…

Pour l'image, il se peut que tu me l'ai déjà montré, mais tu m'as fais découvrir tellemnt de choses que je ne peux me souvenir de tout malheureusement ^^
Pour la douleur c'est sur qu'il faut un certain courage poour l'accepter, l'affronter ou la supporter, mais c'est mentalement épuisant et parfois, on voudrait tout laisser tomber.
Et tu fais partie de ces rares personnes qui m'aident et me donnent le courage pour vivre avec mes fantômes.
C'est là où les amis sont essentiels...plus que cela même !