lundi 22 novembre 2010

Je connais mon ennemi

 



Je connais mon ennemi, je le combats, je le fuis, mais il est encore là
Au moindre faux pas, au moindre doute, il me plante son long coutelas
Écorchant ma peau, déchirant ma chair, ensanglantant mon cœur
Arrachant ces larmes amères dans un silencieux cri de douleur

Il n'a aucune pitié, de mes échecs il se complaît, il s'en repaît
N'oubliant aucun visage, aucunes sensations, insatiable affamé
Pour chaque regard amant croisé, son arsenal s'agrandit encore
Il ni a aucun échappatoire, mais je dois résister , être un peu plus fort

Je sais d'où vient cette souffrance, je connais sa démence
Mais à présent tout à changé, je ne veux plus de cette déchéance
Dans la nuit solitaire quand tout est lisse, il voudrait que j'en finisse
Je ne veux plus de cette fin où déjà la mort me goûte avec délice

Contrariété, doutes, incompréhensions, longues attentes désespérées
Ces noms qui sonnent mon glas quand mon ennemi enlace ma destinée
Je ne pourrais pas lui résister, juste trouver un endroit où enfin me cacher
Juste un regard, une main rassurante, une étreinte pour me protéger

Je connais mon ennemi, il est en moi depuis la nuit des temps
Il me connais aussi, noyant, écrasant mon esprit depuis trop longtemps
Étouffante bataille où l'aube tarde à apparaître, pour cueillir un mince espoir
Lueur qui m'arrache d'entre ses mains quand il ni a plus que moi dans le miroir

Épuisement fatal quand la confiance s'installe et que la garde s'assoupit
Au moindre accroc, moindre interstice, il s'infiltre par un songe maladie
Tant de jours, d'heures, de minutes à se dire qu'il vaut mieux s'incliner
Que le couperet tranche mon âme d'un seul vol pour enfin me libérer

Je tenais pour religion cette condamnation, cette avarie sans rémission
Mais dans la brume de cette vie inutile, surgit ce fabuleux regard guérison
Avais-je encore une ultime chance de survivre malgré mes plaies béantes
Et ces cicatrices profondes attestant de ces vieilles et cruelles tourmente 

Il me fallait trouver des réponses pour que meurent ces vieux fantômes décharnés
Effacer ces terribles trahisons et ces déceptions pour m'offrir cette dernière opportunité
Comme une ultime prière, dernière chance pour que mes nuits soient partagées
Avant que mon ennemi n'achève son œuvre et n'assèche mon cœur à tout jamais

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