jeudi 24 juin 2010

Partir malgré moi





Qu'il est dur de m'en aller, de partir alors que tout restait encore à bâtir et que l'espoir émergeait avec l'aube naissante.
Regarder une dernière fois les ruines de cet amour naissant et se retourner vers le lointain horizon solitaire.

Ressentir cette tristesse m'envahir et ces larmes pour noyer ces souvenirs déjà blessants, cruauté d'un regard disparu, violence d'un sourire envolé, barbarie d'un baiser aux lèvres à jamais closes.


Je t'ai aimé imparfaitement, inégalement, mais le temps nous était compté, la liberté n'était déjà qu'un simple sursis quand mes lèvres ont frôlé les tiennes, quand tes yeux m'ont offert ces instants de répits, quand ta bouche me murmurait ces mots que j'avais presque oublié.


L'absence, le manque, le doute, ces heures sans toi qui s'amplifiaient, se multipliaient, plongeant mes nuits dans l'attente d'un signe, d'un seul soupir ou d'une ombre, mais je ne voyais rien venir.


Quand au matin je rejoignais tes bras mon âme semblait revenir à la vie, comme si le souffle chaud de tes gémissements ravivaient les braises concupiscentes enfouies dans mon cœur, feu de paille aux voluptueuses passions, sans que la raison ne vienne couper notre étreinte, simplement
toi et moi emmêlant nos rêves et nos folies.

Dans cette lutte où chaque seconde partagée était une victoire sur ce temps assassin qui inexorablement nous rapprochait de la fin, tu as fini par céder, repoussant chaque émotion, chaque désir, pour te protéger, pour ne pas complétement sombrer, simplement pour te sauver de moi, me laissant seul avec cet amour sans partage, m'enveloppant de cette affection comme un linceul où mes espoirs agonisaient.


Je m'en vais dans cet état immobile où seul l'esprit voyage, là où tu vis encore, malgré moi, malgré nous, quelque part dans mon cœur cimetière, moments solitaires qui m'éloignent à jamais de ces aubes boréales où ton rire dansait, où ton regard m'enlaçait, où tes baisers me brûlaient et que ta peau m'offrait ses rivages de sensualité.


Quand l'âme se noie dans la douleur et que l'esprit s'égare dans l'obscurité, la plume peut enfin aligner ces lignes acides ou amères, sombres et tourmentées juste pour croire que l'aube n'est pas une illusion mais simplement un instant douloureux.....où à jamais tu vis, loin de moi, loin de mes nuits, loin de ma vie.

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