samedi 25 juillet 2009

Et rire...



Dans mon cœur désert, les vers de sable creusent leurs galeries, affaissant le moindre espoir, modifiant le paysage, m'égarant chaque fois que mon regard se perd sur mon intime horizon.
Contagion, insoumission, déraison, absolution pour mes prières perdues, d'un regard aux cieux éphémères, les bras tendus vers la surface de l'océan nuageux, comme un dernier saut immobile et vertigineux.
Courir sans but, les tempes en feux, la bouche grande ouverte pour un dernier cri silencieux, angoissant et inutile. Juste se sentir vivant au milieu des éléments divins et des immondices.
Que la pluie me noie, que le vent me serre dans ses bras jusqu'à l'étouffement, que le Diable m'emporte par de là ces nuits de solitude et qu'il gèle mon regard humide dans sa prison miroir despotique.


S'assourdir de ces longs silences, s'aveugler de ces lueurs au matin blême quand l'astre de feu cesse d'étreindre mon âme tourmentée pour se hisser au firmament, Dame Lune s'en est allée une fois encore.
Dans ma tête ces mots résonnent, dans les couloirs de ma conscience ces portes claquent encore et j'aperçois par les fenêtres de ces pièces poussiéreuses un autre visage, hagard et au rire désespoir.
Folie tant désirée et parfois si distante , douleur amicale qui m'accompagne depuis le crépuscule de mes songes, solitude amante qui me cloue dans cette infirmité physique au cercueil de peau morte, pour seules compagnes.
Agitation, démembrement et blessures à peine visibles pour ne rien laisser au regard, juste se revêtir des ténèbres rassurantes et se draper une fois encore de ces constellation étoilées quand s'en vient Morphée l'aguicheuse.


Prince au royaume d'immensité où l'horizon pourpre en est l'unique porte, Roi de rien pour mieux gouverner cette cohorte de fous et autres clowns tristes qui s'ébattent dans ma cours aux pavés chancelants et instables.
Du haut de ma tour aux fondations incertaines, je vois le monde vaciller et la confusion enlacer mon esprit, architecte marathonien aux plans incomplets, bâtisseur aux murs lézardés par le désir et l'attente.
Voyez la vie s'aventurer dans ces lieux insomniaques et maudissez son maître espoir, blasphémateur d'une religion utopique qui dans son grand livre, trop souvent, à laissé les feuilles s'envoler au vent d'automne.
Comptine sans fin, au cliquetis effrayant et aux lourdes chaînes jamais vraiment brisées au risque de se libérer, de s'exposer aux jugements des autres, affabulateurs égocentriques aux yeux fixes et déjà éteins.


Une dernière fois rire, à gorge déployée, de tout, de moi, de ces fantômes et ces terreurs enfantines, comme pour mieux ôter tout sérieux à cette existence, comme pour exorciser de vieux démons amants.
S'en aller pour mieux revenir, ici ou ailleurs mais dans les bras de dame amnésie et de ces douces caresses immaculées, se regarder une première fois et ne pas se reconnaître dans la vitre embuée de ma prison mentale.
Ne plus être, juste s'évanouir dans la nuit comme pour mieux renaître de ces cendres tièdes que le vent emporte dans un ultime soupir vers ces rivages inconnus mais pourtant déjà miens.

Et rire, encore et encore, rire car tout cela n'a aucune importance...

2 commentaires:

Betty...Harmony a dit…

Rire de tout Parce que trop souvent les Larmes sont dérisoires et impudiques ....
Juan je ne sais pas si tu as eu mon mess je t'ai mis à "l'honneur" chez moi ....
Un Temps Infini il me semble depuis ma dernière visite .....
a bientôt Ami Ici ou Ailleurs
Betty

Xoan a dit…

Merci Betty pour ta fidélité...
et merci aussi pour tes mots ici ou ailleurs.